On ne parle pas d’une balle, pas deux, mais trois qui ont tué Hervé Mandundu, la nuit de dimanche à lundi. Oui, la police a tué Hervé... 27 ans, père et enfant, frère et ami, parent et connaissance. Certains appellerons ça une bavure, nous appelons ça un assassinat.
La version racontée dans 24h prétend que dimanche peu après 22h Hervé aurait enfoncé la porte du voisin du dessus et serait rentré dans son appartement un couteau à la main. Ce dernier se réfugie chez le voisin d’en face lequel prévient les concierges. Un de ceux-ci sonne à l’appartement d’Hervé qui ne répond pas puis il appelle la police. Deux patrouilles de l’EPOC se rendent sur place et entrent en contact avec le jeune homme. Il serait ensuite ressorti armé d’un couteau de cuisine et se serait rué en direction des policiers dans la cage d’escalier. La sommation aurait été prononcée « stop police », un caporal de l’EPOC a fait usage de son arme de service, tirant à plusieurs reprises en direction d’Hervé. Puis les policiers auraient tenté de porter secours au blessé qui est décédé sur place.
Pourtant, sur différentes vidéos publiées sur internet des habitants de l’immeuble assurent que le « forcené » n’était pas armé et qu’il s’agit d’un père de famille de 27 ans respectueux, calme et gentil. Des proches d’Hervé et plusieurs personnes de la communauté congolaise doutent de la version officielle et appellent à se mobiliser de peur qu’eux ou leurs enfants subissent le même sort. D’autres ajoutent que ce n’est pas seulement le problème de la communauté, mais qu’il s’agit d’un problème raciste plus large : « on ne peut pas nous tuer comme ça », « si c’était un blanc on ne l’aurait pas tué comme ca ». En tout cas pour certains habitants il ne s’agit pas de légitime défense, mais bien d’un crime.
Vendredi dernier c’est un cap-verdien qui subit un contrôle raciste à Lausanne et se fait tabasser par plusieurs policiers. Il finit à l’hôpital avec des trous dans la chair jusqu’à l’os, tellement les policiers se sont acharnés sur lui avec leur matraque. Lorsque ceux qui subissent ce genre d’exaction n’ont pas de papiers elles intéressent peu les journalistes mais les violences racistes, les rackets et les fouilles abusives font partie du travail quotidien des policiers. D’ailleurs la dépêche Ats concernant le décès d’Hervé précise que « l’homme mortellement blessé était au bénéfice d’un permis C, ce n’était pas un requérant d’asile. » À croire que pour eux le drame c’est qu’il aie un permis d’établissement.
La police vaudoise a tué et cet acte n’est pas à minimiser. Aujourd’hui, la police de Bex laisse des endeuillé-e-s : famille, ami-e-s, connaissance, et beaucoup d’autres révolté-e-s face à une injustice, à un drame.
Nous envoyons nos sincères messages de soutien aux proches d’Hervé Mandundu.
« A la fin nous nous souviendrons non pas des mots de nos ennemies, mais du silence de nos amis ».
Martin Luther King
Hervé ni toi ni aucun autre et surtout pas un-e de plus ! Hervé Mandundu, on n’oubliera pas !
! BLACK LIVES MATTER !