Ça faisait une semaine que la maison était expulsable, et les personnes à l’intérieur déterminées et organisées pour essayer de résister au lieu de partir sans rien faire.
Au petit matin les flics se sont ramenés en masse. Pendant que la maison était entourée, c’est les bourrins du groupe d’intervention “Gentiane” de la police bernoise qui ont donné l’assaut au bâtiment sans faire de sommation. En voyant que les barricades de la porte du rez de chaussée leur donneraient du fil à retordre, ils sont entrés dans la maison en cassant la barricade d’un balcon du premier étage.
Ensuite, c’est armes en main qu’a eu lieu l’arrestation de quatre personnes qui ont été ramenées au poste.
Pendant ce temps des personnes venues en soutien devant la maison à cette heure matinale se faisaient contrôler.
Les personnes arrêtées ont eu droit à des procédures expéditives puisque après quelques heures de détention elles passaient en comparution immédiate avec à la clé plus de 6000 francs d’amende pour violation de domicile et dommages à la propriété.
Des personnes ont réussi à marchander avec les ouvriers collabos qui muraient la maison après l’évacuation le fait de récupérer une grande partie des affaires des occupant-e-s. De manière peu surprenante, des 200 francs qui étaient dans la caisse collective de la maison il ne restait rien. Ces ennemis du peuple et voleurs de pauvres que sont les flics seront allés bouffer des saucisses à nos frais, pourvu qu’il s’étouffent avec !
Plus tard dans la journée un appel à faire un rassemblement et une manif de soutien en centre ville biennois a été diffusé. À 17 heures une trentaine de personnes ont exprimé leur colère et ont fait savoir clairement que cette évacuation en signifierai pas la fin de notre lutte contre les structures de dominations que sont le capitalisme et l’Etat.
Une fois de plus l’Etat met à disposition des exploiteurs et profiteurs de tout bords (et on peu dans ce cas dire que l’architecte Pierre Liechti et l’entreprise immobilière du même nom en sont un bel exemple) ses milices armée et son appareil répressif.
On est dehors, mais d’une manière ou d’une autre, dans cette maison ou ailleurs, on est beaucoup à en avoir marre de ces inégalités, marre de se faire exploiter pour pouvoir survivre. On est beaucoup à ne pas avoir envie de se laisser faire, à vouloir reprendre aux riches ce qui nous revient, pour enfin partager le butin.
On en profite pour remercier toutes les personnes qui se sont battues à nos côtés. C’était deux mois très dynamiques et porteurs en force et en motivation ! Chaque point de rupture avec le monde que l’on vit est un aperçu des fabuleuses possiblités qui s’offrent à nous.
Vos lois ne détruiront pas nos rêves. Legal, illegal scheiss egal !