C’est en effet au début de cette décennie que les autorités décident d’entamer un plan de réfection du quartier, qui aboutit finalement à la décision de détruire une grande partie des habitations existantes pour « moderniser » cette zone voisine de la gare et l’affubler de bureaux et de commerces. Des habitant-e-s des Grottes ne tardent pas à se mobiliser, en dénonçant publiquement le projet et en entamant leur propre enquête sur l’état réel des immeubles du quartier. Après plusieurs années de lutte, l’Action populaire aux Grottes obtient l’abandon du projet de destruction en 1977. Les actions menées à cette époque s’accompagnent aussi d’un nombre important d’occupations de logements vides, qui se poursuivent tout au long des années 1980 et auront entamé l’âge d’or des squats dans la cité de Calvin.
Jugé vétuste et pas en accord avec le standing que souhaitaient donner les autorités genevoises au trajet entre la gare et les Nations Unies, le quartier des Grottes aura donc survécu à une démolition promise, et ce grâce à la mobilisation et à l’organisation de ses habitant-e-s.
En souvenir de la mémoire de telles luttes victorieuses et en raison de la prégnance actuelle de la thématique du droit à la ville, L’Atelier - Histoire en Mouvement organise une conférence avec Luca Pattaroni (sociologue à l’EPFL et auteur de plusieurs travaux sur les questions urbaines), Morten Gisselbaek (architecte, impliqué dans les mobilisations pour les Grottes) et les témoignages de différent-e-s acteurs-trices de l’époque.
