Puis il y eu la fête. Une parenthèse féministe dans ce monde masculiniste. Une respiration, un cri de joie dans la nuit. À gorges déployées nous avons chanté et sur nos pieds dansés, comme si de la braise recouvrait le sol. C’était chaud, c’était beau. Pour plus de rêve, tenez-vous prêt.e.x.s à écouter le premier épisode de notre émission de radio sur https://radio-40.ch/, tiens-toi au courant pour la date et l’heure de sortie !
Puis tout s’est terminé et une semaine plus tard, alors que nous n’avions pas encore atterri, alors que nous entendions encore les échos de nos slogans ; “avenir féministe, avenir décolonial, avenir queer queer, avenir génial”, tout s’est arrêté.
Ce fut la sidération. Nous n’avons pas pu touxtes nous revoir que déjà le confinement était prononcé. Nous avons vécu les premiers jours chacun.e.x de son côté, ne sachant pas si on se reverrait bientôt. Celleux qui vivent déjà ensemble ont pu débriefer, se préparer et des groupes telegram ont poussé çà et là. Qui pour prendre des nouvelles, qui pour s’entraider, qui pour décompresser. Isolé.e.x.s mais ensemble.
Puis on est rentré.e.x dans la routine. On s’est habitué.e.x malgré tout, comme c’est souvent le cas, même dans les situations les plus improbables. On a glissé dans cette nouvelle vie, loin les un.e.x.s des autres. On a inclus dans cette atmosphère anxiogène le fait de prendre des nouvelles, de s’envoyer aide et soutien. Et c’est à ce moment qu’on a décidé de faire revivre le collectif sous sa forme politique : une AG virtuelle. Nous avons reconnecté nos esprits éparpillés et avons pu nous retrouver en visioconférence.
De là, tout est reparti. Des sous-groupes pour s’occuper de nouveaux projets. Qui rédige des articles sur l’actualité covid-19 dans une perspective féministe, qui enregistre une émission de radio, qui diffuse une liste de ressources en cas de violence domestique dans la situation du confinement. Tant de nouvelles façons de rester connecté.e.x.s et solidaires.
Parmi ces nouveaux projets une caisse de soutien pour les travailleur.euse.x.s invisibilisé.e.x.s a été créée. En effet, en cette période de crise sanitaire et économique, nous pensons qu’il est impératif de soutenir financièrement les travailleur.euse.x.s du sexe, les travailleur.euse.x.s domestiques et les créateur.trice.x.s culturel.le.x.s (liste non-exhaustive) et faisons appel à votre solidarité. Généralement privé.e.x.s de revenus, d’aides sociales ou de chômage technique, ces travailleur.euse.x.s, exerçant des métiers peu reconnus comme tels ou invisibilisés et peinent à payer leur loyer, leurs factures, à se soigner et à faire des achats de la vie quotidienne. Déjà fortement oublié.e.x.s et précarisé.e.x.s tout au long de l’année, ces travailleur.euse.x.s - majoritairement des femmes cisgenres, des personnes trans ou des personnes non binaires - sont d’autant plus impacté.e.x.s par les mesures liées au COVID-19.
Plus d’informations sur le lien de la cagnotte.
Cela fait trois semaines que nous avons repris le rythme des réu’. Encore une fois il a fallu s’adapter a la distance, aux connexions internet balbutiantes, mais globalement cela fonctionne.
Certain.e.x.s d’entre nous ont, face à l’isolement, plus de privilèges que d’autres. Et globalement nous avons touxtes une maison où rester, contrairement aux centaines de personnes sans domicile vivant à Genève et aux prisonnier.ere.s enfermé.e.x.s sur le canton.
Sur ce dernier sujet, nous vous recommandons la lecture de l’article "FÉMINISME, JUSTICE PÉNALE, CORONAVIRUS ET RÉVOLTES DANS LES PRISONS :
Entretien avec Gwenola Ricordeau" paru dans lundimatin#238, le 13 avril 2020. Et dont voici le lien.
Du Love Révolutionaire Sur Vous <3,
Le collectif pour un 8 mars révolutionnaire.