Intervention d’une camarade du Collectif BDS Genève
Nous sommes le collectif BDS Genève, Boycott Désinvestissements et Sanctions, un mouvement international visant à mettre un terme aux violations des droits humains des Palestinien.ne.s par le régime d’apartheid israélien. Depuis 70 ans, le régime israélien fait tout pour liquider le droit du retour des réfugié.e.s palestinien.ne.s, pourtant inscrit dans la loi internationale. Ainsi toute campagne de révolte est brutalement réprimée, comme nous le voyons dans la Grande Marche du Retour que les gazaoui.e.s organisent chaque vendredi depuis mars 2018 et qui a résulté en des milliers de blessé.e.s et de mort.e.s.
Dans sa guerre coloniale contre le peuple palestinien, Israël a acquis un sombre savoir-faire et exporte dans le monde ses armes et ses tactiques répressives après les avoir testées sur le peuple palestinien. En Colombie, ce sont des blindés Sand Cat de l’entreprise israélienne Plasan, utilisés dans les raids nocturnes en Cisjordanie, qui patrouillent dans les rues de Bogotá pendant le couvre-feu. Au Chili, sous Pinochet, Israël était déjà l’un des principaux fournisseurs de l’aviation et de la marine de guerre. En 2018, les armées israélienne et chilienne ont signé un accord de coopération sur la formation au commandement et de méthodes d’entraînement. Au Cachemire, le gouvernement indien se calque ouvertement sur le modèle colonial d’Israël pour assouvir son projet d’annexion. Ainsi l’armée indienne, qui contrôle le Cachemire sous black-out depuis cet été, utilise dans cette région des drones israéliens et a bénéficié de formations données par l’armée israélienne.
Dans tous ces pays, un projet colonial se lie de manière intrinsèque à des réformes néolibérales, qui tentent de s’affranchir des relations de pouvoir dans les rapports sociaux en présentant de manière illusoire l’économie comme solution aux problèmes politiques. En Palestine, il s’agit évidemment de tenter de passer outre la colonisation. Le dernier projet en date, le « deal du siècle » de l’administration Trump s’insère totalement dans cette optique en se disant vouloir « renforcer » le pouvoir du peuple palestinien sans toutefois mentionner ne serait-ce qu’une fois la véritable raison de leur misère : l’occupation illégale et la violation systématique de leurs droits par Israël.
Nous avons remarqué avec émotion le drapeau palestinien flotter au côté du drapeau du peuple mapuche et du drapeau chilien dans les manifs, et dans les différentes luttes et révoltes autour du monde. Nous apprécions cet élan de solidarité internationale et voudrions rappeler son importance.
Je suis moi-même libanaise, et c’est précisément parce que le Liban figure dans le projet colonial d’Israël, qu’il a dû subir massacres et occupation, que je milite pour la Palestine. C’est justement à cause des similarités que l’on retrouve entre toutes les luttes que nous sommes parmi vous en cette journée internationale des droits humains.
Au final, les peuples revendiquent tous un respect de leurs droits les plus basiques : leur droit à l’autodétermination, à la liberté et à l’égalité en luttant contre les forces impérialistes, capitalistes et néolibérales. Des peuples unis à travers les nationalités, les religions, les classes c’est ce qui est plus redouté par les régimes capitalistes.
Dans ce contexte, rappelons encore une fois qu’Israël joue un rôle majeur dans l’alimentation des régimes autoritaires et coloniaux à travers le monde via sa collaboration militaire. Pour terminer, nous aimerions rappeler à la communauté tant suisse qu’internationale son obligation morale de boycotter l’Etat d’apartheid israélien ainsi que d’appeler à respecter les droits des Palestinien.ne.s comme cela est inscrit dans la loi internationale.