Depuis maintenant trois ans, les étudiants du centre de formation professionnels des arts appliqués, basé centralement au 2 rue Jacques Necker, en face de la place Simon Goulard, ont choisi cette dernière comme QG, à défaut de réel espace propre à l’établissement ou simple préau acceptable. Cette place fraîchement rénovée - parfois garnie de 100 à 150 jeunes de l’établissement dans les heures de breaks : 12h à 13h30 et à la fin des cours : 18h - à connue une période faste de cohabitation entre riverains et jeunes gens.
Par certains après-midi de printemps et d’été cette place prend vie au son de Jams improvisées et se colore de nombreux tableaux formés d’artistes en herbe des différentes sections de l’école, dessinant, dansant et cohabitant autour de la fontaine, point névralgique de cet espace.
Cette joyeuse et prolifique ambiance est perturbée depuis maintenant une année par une répression fortement appuiée de la part de la police municipale genevoise.
Prétextant des appels du voisinage dérangés par le bruit, de nombreuses patrouilles de police arpentent désormais la place, parfois jusqu’à 10 fois par jour, amendants de façon ciblée les jeunes de l’école pour des motifs divers : musique trop forte, dessins (de qualité) sur l’espace publique, consommation de canabis etc...
Les amandes citées ci-dessus ont pû, certains jours, s’élever au nombres de 15 dans la même journée et toutes à des élèves de l’établissement où comparses mêlés au lieu. Aucuns des voisins contactés n’ont déclarés avoir appelé les forces de l’ordre, ne serait ce même une seule fois, durant les heures scolaires, information confirmée par une habitante de la place, membre d’une association de riverains et voisins : “toute cette belle activité sous nos fenêtres c’est du pain béni. Jamais personne n’a exprimé le moindre dérangement à cause des élèves. Bien au contraire, nous somme très heureux de les avoir avec nous !”
Pourtant à chaque fois qu’un élève demande à un agent la raison de leurs présence la réponse est la même : “Nous avons reçu des plaintes et appels des voisins.”
Le but est clair : déloger les jeunes et faire en sorte qu’ils quittent les lieux.
Les passages sont à heure fixes, constamment durant les pauses et à la fin des cours et peuvent même aller jusqu’à la présence permanente d’une voiture de police sur la place durant l’heure et demi de la pose de midi. Le climat animé de cette espace en a pris un sérieux coup, obligeant les jeunes à manger sous le regard permanent d’une police qui les flique et contrôle leurs moindre faits et gestes.
Difficile de comprendre les raisons qui pousse la police municipale à agir ainsi et face à eux les élèves se sentent impuissants et pris d’un désarroi total face à cette répression ciblée d’une jeunesse artistique à qui l’ont tente de mettre une camisole.