La ville de Lausanne, en procédant à l’évacuation du parking P+R de la Bourdonnette a démontré, une fois encore, sa volonté de nier la réalité humaine qui peuple ses propres rues. Lundi passé, au matin, la cinquantaine de personnes qui y avait trouvé refuge et qui n’y dérangeait personne ont dû le quitter sous prétexte d’“occupation de lieu publique” (relevons l’hypocrisie de cette accusation puisque le parking en question a été rendu innacessible au “public” par la pose de blocs de béton et l’est, de fait, encore moins qu’avant). Cet après-midi, un bâtiment inutilisé depuis plusieurs mois, a été réouvert dans le but de servir de maison aux familles renvoyées à la rue aux prémisses de l’hiver. Confrontés à ces situations insoutenables, les gens s’organisent pour trouver des solutions. Nous saluons et soutenons collectivement cette action légitime et courageuse. Nous espérons et demandons que les propriétaires du bâtiment et la commune de Renens légalise cette situation relevant du bon sens et de la simple entraide entre humains. Personne ne doit dormir dehors. Personne !
Mise à jour du lundi 26.10.15
Ce dimanche soir les familles qui s’étaient installés depuis environ 3 heures dans le bâtiment inutilisé n’ont pas pu y passer la nuit : suite à l’arrivée de la police qui avait encerclé le bâtiment et bouclé un périmètre de sécurité autour de celui-ci, des tractations ont commencé à se faire entre une association lausannoise de soutien et la police pour éviter l’évacuation. Un municipal est ensuite arrivé. Dans la maison des membres de l’association ont senti une grande peur des sans-abris voyant l’importance du dispositif déployé par la police. Finalement un contact avec le propriétaire a pu se faire. Celui ci n’est pas entré en matière sur une possibilité pour les personnes de rester, en prétextant par le biais de son représentant que le bâtiment était en finalisation de vente. La police a procédé à l’évacuation du bâtiment. Les adultes et les enfants ont quitté la maison aux environs de 20h30 pour se disperser entre le parking P+R d’où ils avaient été évacués 6 jours auparavant et les lieux d’hébergement d’urgence.
Malgré le soutien sur place d’une association, d’une dizaine de Lausannois et la présence de deux municipaux, le retour à la rue a été forcé.