Logement - Squat Expulsion

[Renens] Expulsion imminente des maisons de l’Avenir 5 et 7 à Renens

Les habitantEs de la rue de l’Avenir 5 et 7 doivent évacuer les maisons d’ici à mardi 08 mars à midi, à l’issue d’une audience qui s’est déroulée sans elleux.

Renens |

Jeudi 3 mars, on avait préparé du thé, du café, un petit-déjeuner. L’audience avait lieu à 9h30, sur place, à la rue de l’Avenir 5 et 7. Le juge n’avait pas revêtu son traditionnel imper’, mais comme à son habitude, il était plutôt sec, malgré les gouttes de pluie qui ruisselaient sur son front. Comme à son habitude, il a dicté ses conditions : l’audience se tiendra à l’intérieur, et les habitant-e-s seront séparé-e-s du reste des personnes présentes.

Alors on s’est mis-e-s devant l’entrée et on leur a expliqué. On a expliqué qu’on ne laisserait entrer personne, qu’on habitait ici et qu’on avait le droit à notre intimité. Ils ont bien essayé de passer, armés d’un trousseau de clés, mais on ne les a pas laissés passer.

Quelle mascarade. C’est Monsieur policier chef du service des renseignements pour les squats, entourés de ses deux molosses, qui a pris la relève, face à l’impuissance du juge, vexé que son autorité naturelle ne suffise plus, pour le coup. « Qui êtes-vous donc pour intervenir au milieu d’un procès ? », lui a-t-on demandé. Faisant abstraction de la deuxième partie de notre question, croyant peut-être que nous ne le connaissions pas et qu’il nous impressionnerait en affichant ses médailles, il s’est présenté comme étant la Force publique, l’Autorité. Quelle mascarade, ce procès.

Notre défense était prête, mais encore une fois, personne pour nous écouter.

Illes se sont entretenu-e-s entre elleux, police, municipalité, juge, toutes et tous représentant-e-s de l’autorité. Illes se sont lancé-e-s des « on s’téléphone pour se dire l’endroit », et illes s’en sont allé-e-s, sans se retourner. Quelle mascarade, ce procès. Alors tant pis, illes ont délibéré à huit clos. Tant pis si Monsieur le Président du tribunal s’en est allé, frustré de n’avoir pu satisfaire sa curiosité intrusive, de n’avoir pu jouer son rôle de maître-chanteur si bien ficelé.

On habite ces maisons, et c’est sûrement pas dans notre salon qu’on va se faire juger.

Le jugement a été rendu et nous devons partir d’ici au mardi 8 mars à midi, les mesures superprovisionnelles, d’abord retirées, ayant été remises à la suite du soi-disant procès auquel nous n’avons pas été convié-e-s. Alors on le répète encore et encore, on habite ici et on veut y rester. Et toutes les mascarades du monde ne nous feront pas plier. On a besoin d’un toit, ces maisons sont habitables et habitées, et les raser créera un terrain vague de plus, qui restera là pendant plusieurs années. On veut faire un jardin, ouvrir un espace autogéré pour des projections de films, des discussions, une bibliothèque, et on a plein d’autres idées.

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