Chaque jour, nous sommes exposé.e.s à plusieurs centaines de messages commerciaux qui rivalisent en agressivité pour parvenir à s’imposer à notre attention. Avec un budget avoisinant celui de l’armée, le bombardement de l’industrie publicitaire façonne nos imaginaires et nous entretient dans un état de frustration permanente. La publicité n’a qu’une seule raison d’être : nous pousser à l’acte d’achat, par tous les moyens et en tous lieux.
L’action de bâchage s’est déroulée dans les rues de Fribourg le vendredi à 18h, sous le regard interloqué et (souvent) bienveillant de nombreux passant.e.s Les membres du collectif ont agi en petits groupes, repartis par quartiers, de manière à recouvrir un maximum de panneaux. Au terme de l’action, une membre du FLIP a déclaré : « Ces espaces constituent un bien commun ! Leur utilisation doit être arrachée des mains privées et rendue aux habitant.e.s ! »
Elle a, à ce titre, rappelé que les publicitaires bafouent systématiquement le droit de non-réception des passant.e.s, avec la complicité des autorités communales, qui louent ces surface à un prix jusqu’à 20 fois inférieur aux tarifs pratiqués ensuite par la SGA, dont le contrat avec la commune de Fribourg arrive à échéance… à la fin de cette année ! Une autre participante a décrit le rôle de la publicité comme l’un des piliers d’un modèle consumériste n’ayant aucun égard sur les conséquences sociales et environnementales de nos modes de vie.
Avec cette initiative, le FLIP entend rappeler que ces panneaux constituent un bien commun, un espace d’expression qui doit être rendu aux habitantEs et remis au service non pas de l’économie et de la société de consommation, mais du vivre ensemble. « Au lieu de poursuivre des buts commerciaux, ces surfaces pourraient par exemple être mises à disposition d’initiatives plus créatives, telles que des projets culturels ou artistiques, a conclu l’un des organisateur-trice-s. Notre environnement urbain serait ainsi conçu et aménagé dans l’intérêt de chacun, et non dans l’intérêt des publicitaires et de leurs clients de l’industrie ! Nous demandons donc que la ville de Fribourg arrête de vendre nos regards à la SGA et ne renouvelle pas le contrat qui la lie à la SGA ».