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Frontières meurtrières et délit de solidarité

Dans un moment où l’Europe est toujours plus fermée et controlée, où les frontières sont visibles dans chaque rafle, centre de détention, bateau bloqué à la mer, camp de travail, appareil de surveillance, on sent le besoin de s’organiser et de refléchir ensemble.

Genève |

Le dispositif frontalier est beaucoup plus qu’une ligne imaginaire. C’est un système de contrôle qui selectionne et divise, qui s’ouvre et se ferme selon les necessités économiques, les volontés identitaires et sécuritaires des dirigeants des pays capitalistes.
Un système qui permet aux marchandises et aux capitaux de transiter où ils veulent, et qui bloque et réfoule celles et ceux qui ne sont pas considerés « utiles ».
Ces lignes imaginaires sont traversées chaque jour par des centaines de personnes qui veulent simplement pouvoir choisir où continuer leur vie, souvent après avoir vécu et s’etre échappées de situations insoutenables, bien régulièrement issus des dysfonctionnements d’une société capitaliste (histoire esclavagiste et coloniale, pillage des ressources, changement climatique, corruption, guerres impérialistes, ajustements structurels, ...) de plus en plus omnipotente. Chaque jour, la police, bras armé de l’état, acte une “chasse au migrant” dans les trains, les bus, les routes et les sentiers pour empêcher ces personnes de faire librement leur propres choix.

Dans les Hautes-Alpes, la situation est dure pour les migrant.e.s, de plus en plus nombreux depuis maintenant 2 ans, et celleux qui les soutiennent. Plusieurs mort.e.s et des centaines de blessé.e.s ont été recensé.e.s depuis début de l’année et un procès est attenté visant à réprimer la solidarité présente dans ces montagnes, celui des « 3+4 de Briançon », poursuivis pour « l’aide à l’entrée sur le territoire français d’étrangers en situation irrégulière, le tout en bande organisée ». Celleux-ci risquent 10 ans de prison et 750.000 euros d’amende.
Cette convocation groupée en justice fait suite aux nombreuses pressions et tentatives d’intimidations que subissent depuis des mois les personnes solidaires. Elle s’inscrit aussi dans un contexte de renforcement de la violence des politiques migratoires depuis de nombreuses années. Ce durcissement (enfermement, renvoi, criminalisation, ...), véritable racisme institutionnalisé, touche plus particulièrement les personnes en exil qui en sont les principales victimes. L’addition s’alourdi encore lorsque l’on considère les exactions racistes (délit de faciès, vol, passage à tabac, menace à l’arme à feu, intimidation, ... ), de plus en plus présentes dans les Hautes-Alpes, que se permettent les représentants des autorités en marge de leurs politiques officielles.

La résistance s’organise néanmoins, en Italie comme en France. Elle est journalière et va de la simple maraude à la lutte offensive contre les frontières et leur monde. C’est le refus de tout un tas de personnes de voir leurs montagnes devenir un cimetière et le théâtre des pratiques fascisantes des autorités et des militant.e.s d’extrême droite.

Le procès des 3+4 de Briançon et la mobilisation qui l’entoure s’inscrit dans cette lutte. Cette permanance va donc s’essayer à approfondir cette actualité brulante avec vous. Après un aperçu de la situation autour de Briançon-Clavière, éventuellement au regards d’autres de vos expériences, nous discuterons peut-être avec vous des avantages et faiblesses, risques et potentialités d’un tel procès. Et pourquoi pas réfléchir et imaginer la résistance que nous pouvons créer ?

Rendez-vous à 18h30 ce vendredi au Silure (santier des saules, 3) ! Et restez pour manger !

Résistance et Solidarité sans frontières !

Agenda

Frontières meurtrières et délit de solidarité

 vendredi 5 octobre 2018  18h30 - 21h00
 vendredi 5 octobre 2018
18h30 - 21h00
 Silure,

 

3 sentier des Saules, 1205 Genève

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