Luttes indépendantistes - impérialisme Palestine

[Genève] Discussion sur la Palestine avec Julien Salingue

Le 1er mars Julien Salingue sera à la Makhno pour présenter son livre “la Palestine des ONG, entre résistance et collaboration”. La soirée commencera à 19h par une courte présentation de BDS Suisse.

Genève |

Voici une fiche de lecture sur le Livre “Palestine des ONG, entre résistance et collaboration” publié par la Fabrique en novembre 2015.

L’auteur du livre étudie « les trajectoires des ONG palestiniennes durant les « années Oslo » pour mieux comprendre l’évolution et les enjeux de la question palestinienne. Les ONG se situent en effet au carrefour de thématiques et problématiques multiples, qu’il s’agisse des modifications du champ politique palestinien, de l’émergence de nouvelles couches sociales dont la survie matérielle et symbolique dépend de la poursuite du « processus de paix », quand bien même celui-ci est voué à l’échec, du poids croissant des bailleurs de fonds dans la prise de décision palestinienne, de la mise sous tutelle économique des habitant-e-s de Cisjordanie et de Gaza, ou encore de l’offensive idéologique qui vise à transformer l’image des Palestinien-ne-s d’un peuple avec des droits en individu-e-s avec des besoins.

Entre soutien à la résistance populaire pour la libération et dépolitisation des revendications dans le cadre du « processus de paix », ce livre analyse comment le rôle des ONG s’est transformé au cours du 20e siècle : dans la première partie l’auteur revient sur les ONG et les mouvements sociaux depuis la guerre des six jours jusqu’à la première Intifada, et, dans la deuxième partie il revient sur les ONG dans la Palestine d’Oslo, puis sur le phénomène d’ONGisation à l’heure de la deuxième Intifada.

Dans la Palestine d’Oslo, « le soutien apporté aux ONG s’inscrit dans une perspective post-conflit, qui implique mécaniquement une séparation entre activité de la « société civile » et activité anti-occupation. » « Les années 1993-2000 ou « années Oslo », marquent une période durant laquelle les parrains du « processus de paix » participent à l’illusion qui veut que la paix soit sur le point d’advenir. Il s’agit donc de préparer les Israélien-ne-s et les Palestinien-ne-s, « par tous les moyens nécessaires », à la coexistence. Dans ce cadre les ONG sont appelées à contribuer à l’édification d’une « société civile » appréhendées selon les canons occidentaux : une société civile qui n’intervient pas directement sur le champ politique et qui peut, au contraire, servir de contrepoids ou de groupe de pression face aux défaillances ou aux excès de l’appareil étatique. » Ce processus conduit à ce que les Palestinien-ne-s nomment le phénomène de « normalisation » qui renvoie à « une politique consistant à coopérer avec des structures israéliennes malgré la poursuite de l’occupation » c’est-à-dire à « construire des partenariats sur un pied d’égalité avec l’ « autre camp » en dépit de l’absence de satisfaction des droits nationaux des Palestinien-ne-s ».

L’auteur du livre étudie comment les bailleurs de fond, notamment occidentaux, font pression sur les ONG pour dépolitiser leur travail, et professionnaliser l’aspect humanitaire des organisations. Cette politique du développementalisme induit une dépendance économique structurelle qui empêche toute perspective d’autonomie.

A l’heure de la deuxième Intifada, ce mécanisme s’amplifie encore : « la situation sur le terrain conduit les ONG à passer d’une logique de « développement » à une logique de « projet d’urgence ». Les ONG se défendent systématiquement d’avoir une quelconque position sur les aspects politiques du mouvement de libération. « La déconnexion progressive (idéologique et formelle) entre les partis et les ONG a abouti à l’autonomisation de ces dernières, qui deviennent progressivement plus puissantes et mieux financées que les factions politiques auxquelles elles étaient rattachés par le passé. » C’est ce phénomène qui participe au processus d’ONGisation qui fait référence au pouvoir toujours plus grand des ONG sur la scène politique (« ce qui pourrait à première vue être interprété comme une politisation des ONG n’est qu’une ONGisation du politique ») et internationale.

L’auteur du livre nous propose une étude critique sur l’histoire des mouvements sociaux en Palestine, sur la formation de l’autorité palestinienne et son rôle dans le « processus de paix », donnant ainsi les moyens de comprendre les enjeux des différents acteurs dans les conflits qui ont cours à l’heure actuelle. Conflits qui seraient, selon certains Palestinien-ne-s, le début d’une troisième Intifada.

Agenda

[Genève] Discussion sur la palestine avec Julien Salingue

 mercredi 1er mars 2017  19h00 - 19h00
 mercredi 1er mars 2017
19h00 - 19h00
 La Makhno,

 

4 place des volontaires

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