L’article oppose donc la voix de la prison, l’Office Cantonal de la Détention, à celle des flics, l’Union du Personel du Corps de Police et de Pierre Maudet. Aucun mot n’est fait sur les retombées pour les détenus de tels événements, aucun mot n’est fait sur la dérive sécuritaire et carcérale suisse.

Cette fois-ci, il s’agit de démasquer une grève cachée de 16 % des gardiens de prison à Champ-Dollon. Les gardiens étant assez bêtes pour se mettre en arrêt maladie et en même temps poster des photos d’eux à la montagne ou à la course de l’escalade se sont fait griller assez vite. Il semblerait que cette fête nationaliste soit d’ailleurs leur destination fétiche...

Félicitons-les tout de même d’avoir enfin compris qu’ils faisaient un boulot de merde. Bref, ça a l’air de ne sentir pas bon chez les flics de la haute, depuis que Pierre Maudet a pris ses quartiers et fait s’enfoncer le canton dans le tunnel sécuritaire qui enferme à tour de bras pour presque rien.

Mais là où Sophie Roselli fait preuve d’une bêtise frisant le miracle, c’est qu’elle ne se pose à aucun moment la question des conditions d’emprisonnement à Champ-Dollon, ni de ses effets sur ceux qui ne rentrent pas chez eux le soir. Ceux qui trinquent le plus lors des grèves de matons, ou “absences répétées” si on veut, ce sont les détenu.e.s. Pas de promenade, pas de parloir, pas d’atelier, alors qu’à Champ Dollon on est déjà enfermé dans sa cellule 23/24h dans des conditions déjà dénoncées comme relevant de la torture.

La stupidité, et l’incapacité de réflexion des journalistes de la Tribune de Genève avait d’ailleurs déjà été dénoncée sur Renverse dans l’article Un cas de tuberculose à Champ-Dollon. Il faut croire que c’est contagieux.