Malgré la pression mise par l’Hospice général, de nombreux habitant.e.s s’opposent toujours à leur transfert et n’ont pas quitté les lieux le jour prévu de leur déménagement. Les autorités imposent un chantage indigne : si les résident.e.s refusent leur déménagement, ils et elles se retrouveront en abris PCi. Certain.e.s habitant.e.s n’ont pas de solution de relogement et pourraient se retrouver à la rue à la fin du mois. Accepter une détérioration de leurs conditions de vie ou finir sous terre, voilà ce que les autorités imposent aux personnes en exil.
M. Poggia justifie les expulsions en invoquant la destruction du foyer à la fin de l’année 2016 pour laisser la place au chantier du CEVA ainsi que le coût trop élevé des rénovations à entreprendre pour une si courte période. Pourtant, aucun chantier ne doit débuter sur la parcelle d’ici à 2021 et, d’un point de vue purement comptable, il est plus économique de conserver le foyer Frank-Thomas plutôt que de loger ses habitant.e.s dans un bunker.
En effet, la rénovation a été budgétée à environ 400’000 Frs et la solution envisagée par le CEVA afin de permettre le maintien de Frank-‐Thomas évaluée à environ 500’000 Frs, des sommes dérisoires en comparaison du coût exorbitant des bunkers. Chaque bunker coûte en moyenne 1 million par an à l’Etat et représente une solution indigne de logement. Or, ici, M. Poggia a l’occasion de maintenir 135 places en surface pour 1 million de francs pour une durée totale de 5 ans puisque les travaux prévus par la Ville de Genève sur cette parcelle ne débuteront pas avant 2021. Ainsi, le coût effectif de ces 135 places sera bien inférieur à tout projet de construction de centre ou de mise à disposition de bunkers.
Alors que l’Hospice général se plaint du manque de plusieurs milliers de places d’accueil, les autorités s’apprêtent à détruire 135 places en surface pour entreposer des engins de chantierÉ. Des machines sont-elles plus importantes que les conditions d’existence d’êtres humains ?
L’État est propriétaire de la parcelle. Il lui appartient donc de prolonger le bail et d’effectuer les rénovations du foyer afin d’accueillir des personnes en exil pour plusieurs années encore. Détruire un foyer d’hébergement quand des centaines de personnes vivent en bunkers est inacceptable. Les menacer de finir sous terre, c’est avouer qu’aucune solution pour que cesse l’hébergement en abris PCi n’est envisagée d’ici à la fin de l’année, malgré l’engagement de fermer les bunkers fin 2016. Les personnes en exil ne doivent pas subir la piètre planification des autorités en matière d’asile. Le collectif Perce-‐Frontières exige :
- L’arrêt immédiat des expulsions des résident.e.s du foyer Frank-‐Thomas
- La prolongation du bail jusqu’au début effectif des travaux sur la parcelle, soit au minimum 5 ans, ainsi que la rénovation du bâtiment
- La fermeture des bunkers et la mise en place de conditions d’accueil dignes pour les personnes en exil
Rendez-vous le jeudi 30 juin 2016, à 12h, devant l’Hospice général (12, Cours de Rive)
Pas de fermeture de foyers tant qu’il y aura des bunkers !
FOYER FRANK-THOMAS EN LUTTE
Collectif Perce-frontières
perce-frontieres@noborders.ch