Anticapitalisme 1er mai

[Genève] “La rue nous appartiendra ce 1er mai”

La journée internationale de la lutte des travailleuses et travailleurs doit redevenir un réel moment de lutte. Plus que jamais, la nécessité de se rassembler dans la rue, de reprendre notre liberté de lutter et de montrer notre détermination à ne pas subir une vie d’exploitation et de misère se fait sentir. Il est dur de ne pas constater la poussée des réflexes réactionnaires depuis quelques années, et Genève est loin d’en être exempte.

Genève |

En 2015, le mouvement No Bunkers organisait de nombreuses manifestations non-autorisées resplendissantes : les marches se déroulaient dans une ambiance déterminée, sans avoir à subir un dispositif de policier anti-émeute démesuré. Puis le mouvement contre l’austérité rassemblait des milliers de personnes durant plusieurs mois. Enfin, la manifestation sauvage du 19 décembre mettait un coup de pression supplémentaire en s’attaquant aux symboles de la culture bourgeoise.

L’objectif inavoué de la répression est évidemment de retirer le goût à chacunEs de se rassembler dans l’espace public et d’y faire valoir ses opinions.

Nos dirigeants politiques ont pris peur. Après cette année d’agitation, chaque événement au contenu politique a vu se déployer une armée de flics anti-émeute et en civil, qui encerclent, suivent, provoquent, fichent, contrôlent. Et ne nous y trompons pas, si c’est la peur d’un “black block” fantasmé qui est invoquée pour justifier la répression, c’est en vérité toute velléité de lutter et de militer qui est visée. L’objectif inavoué de la répression est évidemment de retirer le goût à chacunEs de se rassembler dans l’espace public et d’y faire valoir ses opinions. Manifestation contre l’austérité, rassemblement contre la venue d’Alain Soral, manifestation en soutien aux personnes en exil, marche de nuit féministe : tous ces événements ont subis des menaces pesantes avant et pendant leur déroulement.

Si la présence policière démesurée est visible, elle n’est que la part émergée de l’appareil répressif d’Etat. En effet, la justice et la BRIC (police politique extrêmement sournoise de l’Etat de Genève) poursuivent en ce moment même un travail de harcèlement des jeunes militantEs, en distribuant à tout va garde-à-vue, convocations et amendes pour n’importe quelle raison : occupation d’un champ abandonné pour y faire un potager collectif, déploiement d’une banderole au Grand Conseil ou encore manifestation contre la venue d’Erdogan.

Mais ne nous voilons pas la face, la répression subie par les militantEs ne représente qu’une fraction du pouvoir oppressif déployé par l’Etat. La politique migratoire notamment, est aujourd’hui un vaste laboratoire où les autorités mettent en œuvre une gestion raciste et violente des populations. Nous ne connaissons que trop bien l’Histoire pour être enchantéEs par les centres fédéraux pour migrantEs.

La politique migratoire notamment, est aujourd’hui un vaste laboratoire où les autorités mettent en œuvre une gestion raciste et violente des populations.

Ce qui est sûr, c’est que notre présence dans la rue, les liens que nous avons pu y tisser entre différentes luttes, les vraies questions dérangeantes qui sont soulevées et la confiance gagnée en nous-mêmes menacent le statu quo politique. Depuis plusieurs années, nous réussissons à être de plus en plus nombreuSEs à refuser les définitions que le pouvoir souhaite imposer à nos existences. Des étudiantEs qui ne jouent pas le jeu des intellectuelLEs dociles et pacifiéEs, des femmes et des personnes trans* qui ne se laissent pas intimider par le patriarcat qui leur impose des manières de conduire leurs corps, des migrantEs qui ne se laissent pas caser dans le rôle de victime que leur impose l’Etat ou qui refusent une vie dans la clandestinité, un site internet qui se réfugie à la playa mais qui continue à défier les médias traditionnels, des jeunes qui en ont marre d’être toujours en queue de cortège et qui s’affirment comme acteurRICEs politiques.

Contre toute les formes de répression, restons solidaires et organisons-nous !

Parce que les politiciens craignent notre force et notre émancipation collective, ils déploient leur écrasant appareil bureaucratico-répressif.

Parce que le 1er mai est né d’abord de personnes exploitées qui ont lutté pour la destruction du pouvoir

Parce que le 1er mai est né d’abord d’un soulèvement qui n’a ni demandé d’autorisation, ni fait profil bas devant la police et la répression politique

Parce que le 1er mai est récupéré depuis des décennies par la gauche parlementaire qui n’a fait que trahir tout au long de l’histoire les intérêts réels des personnes oppressées

Parce que chaque 1er mai, la population genevoise se rappelle que la manifestation est un moyen de faire concrètement quelque chose

Parce que le 1er mai est une journée internationale de solidarité qui mérite que l’on y amène des propositions révolutionnaires

Parce que le 1er mai est une occasion de plus de se trouver, de se retrouver et d’apprendre à être ensemble, à penser ensemble, à agir ensemble

Parce que la rue est l’espace où peut s’exprimer notre force collective

Parce que la rue nous appartiendra ce 1er mai !

Cette année pour la première fois, la tête du bloc sera en mixité choisie sans mecs cis.

Rejoignons le bloc révolutionnaire à 15h Place des 22 Cantons !

Agenda

[Genève] Bloc révolutionnaire du 1er mai.

 lundi 1er mai 2017  15h00 - 18h30
 lundi 1er mai 2017
15h00 - 18h30

 

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