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[Genève] La violence et les intimidations policières continuent de frapper les migrant.e.s en lutte

Depuis le début de l’été, les migrants militants au sein du Collectif No Bunkers subissent les intimidations de la police genevoise. Ces intimidations avaient atteint leur pic avec le passage à tabac de Mohamed le 19 juillet. Mais depuis l’occupation du Théâtre du Grütli, ces intimidations et ces violences n’ont jamais cessé et elles continuent aujourd’hui. En ce vendredi 25 septembre 2015, H., un membre du Collectif en a été la victime.

Genève |

Depuis le début de l’été, les migrants militant au sein du Collectif No Bunkers subissent les intimidations de la police genevoise. Ces intimidations avaient atteint leur pic avec le passage à tabac de Mohamed le 19 juillet. Mais depuis l’occupation du Théâtre du Grütli, ces intimidations et ces violences n’ont jamais cessé et elles continuent aujourd’hui encore. Vendredi 25 septembre 2015, H., un membre du Collectif en a été la victime.

5 heures dans les mains de la police

À 13h30, alors qu’il marchait dans le quartier de Saint-Gervais, H. est arrêté de manière agressive par trois policiers. Après l’avoir menotté et plaqué au sol sans donner aucune explication, ceux-ci l’emmènent au poste de police du Grand-Lancy.

Une fois au poste, les policiers lui font vivre un enfer. Interrogatoire pour le moins “musclé”, intimidations, humiliations, multiples gifles au visage. Les policiers l’interrogent notamment sur sa participation au récent mouvement No Bunkers qui secoue l’asile à Genève. “Tu es ici pour l’asile ou pour la politique ?”, “Pourquoi étais-tu à la manif contre Blocher ? Tu sais qui c’est au moins Blocher ?”. Au sol, après être tombé de sa chaise, H. est roué de coups de pieds dans le dos, sous les yeux des sept policiers présents dans la pièce.

Après cet épisode, trois policiers accompagnent H. à son bunker pour aller fouiller son casier. Dans celui-ci, la police ne trouve que deux tracts de No Bunkers. L’un d’eux concerne Mohamed, un autre membre du Collectif, qui avait été violemment passé à tabac par la police au mois de juillet.

Suite à cette fouille, retour au poste du Grand-Lancy. Là, H. est mis en cellule. Un policier vient alors lui expliquer que la lutte qu’il mène ne sert à rien, qu’elle ne lui apportera que des ennuis et d’autres arrestations comme celle qu’il est en train de vivre. “Tu devrais dire à tes compatriotes de se tenir tranquilles”.

À 17h30, H. est relâché sans aucune poursuite. Le soir même, les douleurs au dos devenant insupportable, H. se rend à l’Hôpital. Là, un médecin constate ses hématomes et lui prescrit des antidouleurs. H. décide de ne pas porter plainte.

“Ces intimidations ne nous arrêteront pas”

Ce genre d’arrestation arbitraire relève purement et simplement du délit de faciès. Arabes et Noirs “sans-papiers” sont coutumiers de cette pratique raciste courante à Genève. Pour l’anecdote, H., s’était déjà fait emmener au poste sans raison la veille du récit qui est rapporté ici.

Les “sans-papiers” sont les cibles privilégiées de la violence et des abus de pouvoir des “forces de l’ordre”. Dans les faits, bien que les lois prétendent le permettre, les autorités refusent de donner à cette population les moyens de se défendre contre les injustices et les violences qui leur sont faites. Nous dénonçons ce bafouement de leur droit le plus élémentaire à se mobiliser politiquement et à défendre leur dignité.

“Au nom de tout le collectif, ces intimidations ne nous arrêteront pas. Cette histoire est celle de tous les jours et nous continuons la lutte. Nous allons de l’avant la tête haute et continuerons à protester pour le changement. Au contraire ces intimidations nous rendent encore plus fort.e.s. Force et courage” H.

Collectif No Bunkers

P.S.

Pour voir deux articles sur renverse.ch traitant du passage à tabac dont a été victime un autre membre du collectif No Bunkers :

Et le Fil d’infos No Bunkers !

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