Le défilé a arpenté la Jonction, redécoré la Rue des Bains, fait la nique à la rue de l’École-de-Médecine, défiguré l’entrée de Securitas. Notre reporter s’est assoupi alors que cette troupe dansante partait à l’assaut de l’autre rive du Rhône. D’autres récits suiveront peut-être.
Pour rappel, le texte d’invitation est reproduit ci-dessous.
West Ben Hur ! Arrête pas ton char !
Nous descendons dans la rue, nous prenons de l’espace et donnons de la voix pour lutter contre la gentrification de Genève.
La gentrification c’est l’embourgeoisement du territoire. les quartiers populaires disparaissent petit à petit pour laisser place aux vitrines commerciales, aux lofts de luxe, aux banques et aux flics. ..qui les protègent..
Au centre, les populations aisées remplacent celles qui ne peuvent plus payer leur loyer et qui sont dispersées aux quatre coins de la ville.
C’est comme ça que le quartier populaire de la Jonction est entrain de devenir un repaire de jeunes bourges.
C’est comme ça que le centre ville est devenu un nid à consommation trop cher pour nos porte-monnaie.
C’est comme ça que les Pâquis voient fleurir des immeubles hors de prix en même temps qu’apparaissent des centaines de caméras pour surveiller les gens.
C’est comme ça que l’on retrouve à chaques coins de rue ces galeries d’art qui ne servent qu’à assouvir la passion futile des riches qui ne savent pas où mettre leur argent.
C’est comme ça qu’on ne peut pas faire 100 mètres sans croiser une banque.
Et c’est pour ça qu’on ne trouve plus un seul logement accessible au centre ville.
Pleines de béton et surplombées de caméras, bordées de banques et de bijouteries, traversées par des Porshes et des voitures de flics, il nous reste encore les rues.
Prenons-les, promenons nos chars, dansons et crachons sur tout ce luxe qui nous degoûte.