Un déménagement nécessaire mais problématique
Depuis le jeudi 2 juillet, les occupant.e.s du Grütli occupé ont déménagé à la salle du Faubourg. La proposition émanait de la Ville de Genève qui a mis cette salle à disposition jusqu’au 15 août. Alors que l’État continue d’ignorer les revendications légitimes des migrants mobilisés depuis maintenant 27 jours et qu’aucune solution de sortie de crise n’a été proposée par le Conseil d’État, le collectif doit assumer les manquements des autorités. Il est tout simplement inadmissible qu’elles se défaussent de cette manière de la responsabilité qui leur incombe et fassent porter sur les citoyen-ne-s et la Ville de Genève le devoir d’assumer l’accueil des migrant-e-s dans des conditions si difficiles ! Nous avons formulé une proposition alliant le court, le moyen et le long terme afin d’améliorer les conditions de vie honteuses qu’imposent les autorités aux migrants.
Un Conseil d’État sur courant alternatif
Qu’en est-il depuis ? Il y a peu, nous lisions dans la presse que nous serions reçus par M. Poggia le lundi 6 juillet. Puis, les autorités nous ont assuré que, d’ici au 3 juillet, nous recevrions une réponse quant au bâtiment du 27C route de Meyrin. Nous avons enfin reçu la réponse à notre courrier du 22 juin, 8 jours plus tard qui nous a appris que nous ne serions pas entendus par l’État avant le 20 juillet, les magistrats en charge profitant de vacances bien méritées. Nos questions attendront, les solutions également, les migrants aussi…
Face à l’inaction du gouvernement, nous proposons
Nous avons constaté le retrait du Conseil d’État qui affirmait pourtant dans les médias à quel point il avait à cœur de trouver des solutions au plus vite. Nous exigeons d’autres avancées que de vagues promesses de construction de places d’hébergement sans aucun échéancier, alors que deux nouveaux abris PCi doivent être ouverts durant l’été. Nous demandons une fois de plus que la piste de l’immeuble, sis au 13 Henri-Dunant soit creusée. Nous demandons également que l’immeuble entièrement vide au croisement de l’avenue Appia et de la rue des Morillons, appartenant en partie à l’État et à l’OMS, soit affecté à l’hébergement. Tout comme le Pavillon Sicli, au 45 route des Acacias. Par ailleurs, comme la livraison de modulables, déjà utilisés à Genève pour l’hébergement de sans-domicile fixe, ne dépasse pas 2 mois et que l’État a déjà 15 terrains à disposition pour leur installation, nous attendons que soit annoncée leur inauguration pour le mois de septembre.
Une répression silencieuse
Les autorités cantonales, au travers de l’Hospice général, font tout leur possible pour rendre la situation des migrants mobilisés encore plus pénible : interdiction du périmètre des Foyers, puis interdiction d’accès aux bunkers ; les plaintes pénales qui en découlent planent sur eux comme des épées de Damoclès. Trois semaines lors desquelles le manque de communication des autorités a empêché l’exercice de droits élémentaires. Comment croire à des engagements pour les années à venir quand chaque besoin, même le plus simple comme l’accès au soin ou l’usage des transports en commun, est érigé en montagne administrative ?. Dans l’impossibilité d’obtenir, de l’Hospice ou de l’État, un interlocuteur pouvant statuer sur des sujets relevant pourtant de la simple bonne volonté, les ressorts juridiques ont été maintes fois sollicités.
Des tracasseries administratives à la gestion carcérale : stop !
Des dizaines d’allers et retours entre les espaces administratifs, les foyers ou les abris ou restaient encore des affaires qu’on vous refuse, vivre sans aucune ressource et avec l’interdiction de travailler, ce qui fait dire avec mépris aux autorités qu’ « ils n’ont pas grand-chose d’autre à faire durant la journée ». L’enfer administratif que représente le quotidien d’un migrant à Genève s’ajoute à des parcours de vie souvent terribles et au risque permanent d’une incarcération pour aucune autre raison que l’absence d’autorisation de séjour. Comment expliquer cette situation injustifiable, sinon une volonté de rendre ces vies impossibles ? Puisqu’il a été dit par les autorités que tel n’était pas le cas, nous attendons qu’une approche, autre que kafkaïenne et carcérale, pour l’accueil des migrants prenne enfin forme.
Dès lors, nous exigeons du Conseil d’État qu’il prenne des engagements clairs, à savoir :
- L’établissement d’un moratoire sur la fermeture des foyers.
- L’arrêt des transferts vers les abris PCi et l’annulation des fermetures de Foyers prévues après celle déjà effective de Frank Thomas.
- Des réponses et des actes quant à chacune de nos propositions de bâtiments pouvant accueillir immédiatement les personnes hébergées dans les bunkers : 13, Henri-Dunant, le Pavillon Sicli, 45 route des acacias, le bâtiment appartenant à l’État et l’ OMS au croisement de l’avenue Appia et de la rue des Morillons.
- Une proposition de solution de relogement des migrants du Collectif No Bunkers lors de la séance du 20 juillet.
- Le relogement des migrants du collectif No Bunkers dans des locaux dignes et en surface avant le 15 août.
- L’inauguration de modulables à destination des migrants devant aller ou étant dans les bunkers pour le mois de septembre.
- Un engagement sur un échéancier précis concernant la construction des 1000 places de logements pour les migrants.
- L’annonce d’une date butoir pour l’abandon des bunkers dans le Canton de Genève.
- L’arrêt immédiat des pressions administratives par les autorités sur les migrant-e-s qui manifestent pour leurs droits.
La lutte continue sur la plaine de Plainpalais
Vous êtes toutes et tous invité-e-s à nous rejoindre tous les jeudis dès 18h sur la Plaine de Plainpalais, près des terrains de pétanque, pour continuer la lutte, manifester et partager un repas.
Le jeudi 16 août à 18h, prenez votre maillot de bain et votre canot gonflable pour une grande manifestation aquatique. Rendez-vous à la Plaine de Plainpalais.
Collectif No Bunkers