Migrations - Frontières Grütli

[Genève] No Bunkers ! Vol. 5 : La lutte au huitième jour

Une nouvelle rencontre avec des Conseillers d’État, une nouvelle manifestation joyeuse à travers la ville. Le Collectif d’occupation du Grütli en lutte pour la fermeture des bunkers - les abris de protection civile sous-terrain - et la fin du transfert des requérants d’asile vers ces lieux lugubres a de nouveau occupé le devant de la scène à Genève aujourd’hui.

Genève |

Après une manifestation qui a réuni plus d’un millier de personnes ce samedi à Genève, et l’absurde proposition de camper sur la Plaine de Plainpalais de la part du Conseil administratif de la Ville de Genève, les nouvelles du jour étaient de deux ordres : nouvelle tournée de négociations et harcèlement policier. Et une traditionnelle manifestation déterminée à travers la ville.

Une rencontre avec Hodgers, Poggia et Girod (directeur de l’Hospice général) a débouché sur bien peu de choses :

  • Le Conseil d’État reconnaît que les conditions d’hébergement dans les bunkers ne sont pas une solution digne ;
  • Il ne s’engage toujours pas à les fermer ou à cesser les transferts (qui continuent donc) ;

Cette journée a aussi été l’occasion de découvrir toutes les pressions et intimidations que mènent les policiers genevois contre les migrants qui participent à ce mouvement. Arrestations, longs interrogatoires, confiscations de téléphones, surveillance photographique. Rien n’est épargné aux migrants pour les empêcher de se mobiliser.

À 18h30, après un rassemblement sur le parvis du Grütli, les migrants et leur soutien sont partis en cortège à travers la Jonction. L’ambiance était au beau fixe, tant dans les cœurs et dans les cris que dans le ciel. La manifestation s’est finalement rendue à la tour de la Radio Télévision Suisse romande, pour revenir au Grütli.

Le Collectif d’occupation du Grütli a produit un communiqué pour se positionner par rapport à ces évolutions et au rôle néfaste des forces de l’ordre.

Communiqué de presse du
Collectif d’occupation du Grütli
Mardi 23 juin 2015

Rencontre avec le Conseil d’Etat

Aujourd’hui, nous avons été reçus par MM les Conseillers d’État A. Hodgers et M. Poggia, accompagné de M. Girod, directeur de l’Hospice général. Après cette discussion, il apparaît qu’aucune solution d’hébergement à court terme n’a été trouvée par les autorités afin de permettre la fermeture des abris PCi. Le gouvernement reconnaît que les bunkers ne sont pas une solution digne pour l’accueil des migrants et a exprimé son intention de les fermer dans un délai le plus rapide possible, mais impossible à estimer. Les autorités prétendent qu’elles ne peuvent s’engager sur la durée de l’hébergement en bunker qui, de l’aveu même de M. Girod, pourrait durer plusieurs mois. Nous avons rappelé que l’urgence de la situation actuelle méritait un traitement immédiat et à la hauteur des enjeux, relevant de la dignité des personnes concernées et à la responsabilité de l’État suisse et du Canton de Genève vis-à-vis d’elles. Nous attendons toujours un engagement clair et public des autorités quant à leur volonté de clore les abris PCi. De ce fait, une promesse à long terme et sans qu’aucun échéancier ne puisse être dressé ne peut être satisfaisante.

Les transferts sous contrainte continuent, deux abris PCi sont en cours d’ouverture. Plus que jamais, nous maintenons nos revendications et exigeons qu’elles soient entendues. M. Poggia s’est toutefois engagé à ce que les migrants du collectif retrouvent leur accès aux prestations minimales de l’aide d’urgence, droit constitutionnel, dont ils sont actuellement privés. Il devrait être enfin possible pour ces derniers de récupérer leurs affaires sans difficulté.

Des intimidations inacceptables

Depuis le début de ce mouvement, nous rapportons que les migrants étaient la cible d’intimidations massives de la part des agents de sécurité et des forces de police dans les foyers d’accueil. Les agents de sécurité ont tenté de dissuader les habitants de participer au mouvement. De plus, plusieurs migrants actifs au sein du collectif ont été interpellés par les forces de police. Celles-ci font usage de photographies prises lors de manifestations pour justifier ces interpellations et somment les personnes de s’expliquer sur leur présence. Ces intimidations doivent cesser immédiatement. Nous attendons des autorités qu’elles prennent les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise plus.

La solidarité entre les réfugiés, qui s’exprime au travers d’une implication dans le mouvement, ne peut pas être criminalisée. Cette lutte pour la dignité à laquelle participent de nombreux requérants, doit être saluée et non réprimée.

No Bunkers - Collectif d’occupation du Grütli

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