Depuis 44 jours, Mohamed, un demandeur d’asile ayant refusé de vivre en bunkers, est en grève de la faim pour protester contre sa détention administrative qui a débuté le 27 juillet. Jeudi 3 septembre, Mohamed a dû être transféré à l’unité cellulaire des HUG, son état de santé devenant critique. Ce mercredi, Mohamed passera devant le Tribunal administratif de première instance pour demander la levée de sa détention administrative. Rappelons que cette mesure est prévue pour enfermer une personne uniquement dans le but de la renvoyer.
Aujourd’hui, Mohamed n’est pas en état d’être renvoyé, il doit être libéré !
La détention administrative, une pratique raciste et inhumaine
À Genève, une cinquantaine de personnes sont actuellement emprisonnées aux centres de la Favra et de Frambois, non pour avoir commis un crime ou un délit, mais pour l’unique raison qu’elles se sont vues refuser l’accueil en Suisse.
L’emprisonnement administratif peut durer jusqu’à 18 mois et se termine souvent par un renvoi, qui est, en cas de refus, assorti d’un vol spécial. La détention administrative punit des personnes pour ce qu’elles sont ; à savoir des migrants cherchant le refuge et un avenir meilleur en Suisse ! Cette pratique raciste inhumaine doit cesser !
Le système migratoire suisse : une machine qui broie des vies
Comme beaucoup de réfugiés, Mohamed est venu en Suisse en espérant construire une vie meilleure. Et comme la majorité d’entre eux, son séjour en Suisse n’a été qu’une longue descente aux enfers. Harcèlements administratifs, contrôles policiers systématiques, vie de misère : voilà le quotidien des requérants d’asile. N’ayant pas le droit de travailler, les requérants d’asile déboutés reçoivent l’aide d’urgence, soit 10 francs par jour. Privés d’un réel revenu, la plupart sont contraints de recourir à l’économie parallèle pour survivre. Nous dénonçons l’hypocrisie du système migratoire suisse qui pousse les migrants à commettre des actes illégaux pour survivre. Méfions-nous donc d’une division artificielle que font certains entre « bons » et « mauvais » réfugiés !
Aujourd’hui, Mohamed n’a plus que son corps pour protester contre son enfermement. Il préfère mourir plutôt que de rentrer en Tunisie. En faisant la grève de la faim, il montre avec courage que la détention administrative est une pratique injustifiable. Ne le laissons pas seul pour mener cette lutte face à l’Etat qui préfère le laisser mourir plutôt que de lui rendre sa liberté !
Pour exiger la levée de sa détention administrative et combattre ensemble cette pratique inhumaine, nous appelons à un rassemblement mercredi 9 septembre à 3h30 devant le Palais de justice.
Collectif No Bunkers
08.09.15