Écologie - Antiindustriel

[Genève] Suivi en direct de la “grève du climat”

Pour un suivi plus actuel de la manif de 15.03, cliquez ici
Mobilisation des élèves du secondaire contre le réchauffement climatique mais surtout, contre l’incurie d’une classe politique plus soucieuse de la préservation de ses intérêts que d’enrayer le désastre actuel. Après un acte I en Suisse alémanique le 21 décembre 2018, place à l’élargissement du mouvement en Suisse romande en cette journée du 18 janvier.
Une manifestation partira de la Place Neuve à 14h.

Genève |

Lancée sur les réseaux sociaux, la mobilisation des élèves de Suisse alémanique en a surpris plus d’un tant les mouvements lycéens sont rares dans ce beau pays. Les manifestations qu’on a pu voir à Zurich, Berne ou Bâle étaient une réaction à la non-adoption d’une loi contraignante sur les émissions de C02 lors de son passage devant le Conseil national (une des deux chambres du parlement suisse) le mois dernier. Le mouvement essaime maintenant en Suisse romande, notamment à Genève et dans le canton de Vaud.
Face à cette mobilisation inédite, Renversé sort les gros moyens avec un live de la journée depuis plusieurs établissements du secondaire II genevois.
Une manifestation est prévue à 14h au départ de la Place Neuve en direction de la Place des Nations (siège de l’ONU).

16h47 : C’est la fin du live de cette journée de grève du climat à Genève. Bravo aux élèves du secondaire qui se sont mobilisés aujourd’hui et comme le disait Ana dans la Tribune de Genève de lundi dernier, “À ceux qui pensent que c’est une excuse pour sécher les cours, le temps de préparation que nous investissons dans cette action dépasse largement celui d’une journée d’école”. Et vivement la suite !
16h43 La manifestation se dissout gentiment. Voici une photo qui explique peut-être pourquoi est-ce que les discours n’étaient pas entendus, la sono était trop petite pour un tel nombre de participant-e-s.
16h37 Tentative de discours mais on entend pas grand chose. Dans un article du quotidien Le Courrier du 14 janvier dernier, un participant expliquait vouloir aller devant le siège de l’ONU pour "mettre en exergue la responsabilité internationale des pays qui ne font rien ou en tout cas pas assez, loin s’en faut". Mais peut-on dire que soutenir activement le saccage de la planète signifie ne "rien faire" ? Là est la question, abordée succintement dans cet article dont nous reproduisons un extrait :
"Disons que nous sommes animés par un pressant sentiment d’urgence. La planète est en surchauffe avérée, les écosystèmes s’effondrent, les océans s’engorgent de plastique, les catastrophes « naturelles » se multiplient, les misères – toutes les misères – galopent, des populations en panique se jettent à la mer pour peut-être survivre. Le pouvoir politique, dans son ultime discrédit, échoit de plus en plus à des fous, et pendant ce temps les puissances capitalistes déchaînent leur rapacité de fin du monde plus sauvagement que jamais ; elles cherchent à gratter quelques années encore avant l’apocalypse annoncée, quelques années d’empoisonnement rentable de plus, quelques années de surexploitation supplémentaires. Nos gestes sont parfois maladroits, nos cris sont peut-être inaudibles, nos raisons généralement rendues incompréhensibles et bientôt, à coup sûr, répréhensibles. Mais si nous appelons au soulèvement, c’est que tout cela ne peut plus durer. C’est que nous avons l’impression que nos semblables se laissent endormir par les gouvernements d’un sommeil en forme de cercueil. C’est que toute cette façade gouvernementale faite de responsables de rien du tout n’est qu’un paravent de communication qui ne cherche qu’à gagner un peu de temps".
16h23 La chaise à trois pieds est en vue, la Place des Nations aussi.
16h06 : Le cortège est sur l’avenue de France et arrivera bientôt Place des Nations. Slogans : “Sauvez les ours polaires, pas les actionnaires”, “Anticapitalistes”, “Un, deux, trois degrés = Crime contre l’humanité”.
15h04 Provocations de la police qui sans crier gare se déploie au milieu de la route pour bloquer le cortège sur le quai du Mont-Blanc et obliger tout le monde à aller sur le trottoir (!), avant de se retirer. Les chantiers avoisinants sont gardés par ces laquais du pouvoir climatosceptique.
14h53 Chants “on est plus chauds, plus chauds que le climat”, “pour ma planète” sur le quai du Mont-Blanc.
14h50 Sit-in devant le pont du Mont-Blanc (principal axe routier du centre-ville) pour bloquer le trafic. Les gilets jaunes du service d’ordre participent aussi sans y voir vraiment de contradiction avec leur rôle car le blocage est la grammaire élémentaire de l’époque.
14h43 La manif est si longue qu’elle prend tout le Pont de la Machine et s’étend sur le quai des Bergues. Destination Place des nations.
14h38 : La classe !
14h22 : Bastions toujours.
14h12 : Le cortège va bientôt se mettre en marche. Ambiance super, à noter : il n’y a aucun prof.
14h08 : Ambiance aux Bastions

Banderole de Claparède

14h02 : Beaucoup de monde au Parc des Bastions et sur la place Neuve. Par un retournement étonnant les gilets jaunes sont devenus le symbole du service d’ordre de la manifestation !
13h51 : Pendant ce temps à Lausanne (photo @jamcaillet). Mobilisation historique !
13h42 : Ambiance à la Plaine de Plainpalais où les élèves grévistes arrivent en groupes.
13h27 : Alerte grève au Cycle de Sécheron. C’est officiel, le secondaire I (école obligatoire) rejoint donc le mouvement. Des élèves sont actuellement sur la Rue de Lausanne, très motivés. Ils se dirigent vers le rendez-vous de la Place Neuve. Cortège commun avec les grévistes du Collège Sismondi.
13h16 : De Staël sont au taquet.

Départ collectif en face d’un concessionaire auto bien connu.

12h39 Voici donc les fameux épouvantails du CECG de Staël construits ce matin. (après réflexion nous avons décidé de ne pas flouter leurs visages). Les préparatifs sont terminés à De Staël et tout le monde va se déplacer vers le centre.
12h29 On nous informe qu’à l’École de Commerce et de Culture Générale Aimée-Stitelmann, les cours ont eu lieu comme prévu ce matin mais beaucoup d’élèves n’iront pas cet après-midi et comptent aller à la manif.
12h26 Quelques photos des préparatifs au Collège Voltaire aussi :

Certains élèves de Sismondi ont pris le tram et se rendent déjà vers le centre-ville en vue de la manif de l’après-midi.

12h17 : Encore plein de photos des préparations de banderoles et calicots, cette fois au Collège Claparède.
12h01 Info confirmée au Collège Sismondi : une personne au visage dissimulé a subtilisé les listes d’absence d’élèves grévistes qui avaient été exigées par la conseillère d’Etat Anne Emery-Torracinta. Un feu de joie a ensuite eu lieu. Bravo !
Ces listes étaient très décriées car elles instauraient une séparation entre élèves mineurs et majeurs, et pouvaient faciliter des sanctions disciplinaires ultérieures.
11h48 : La pause de midi a commencé à De Staël. Musique, bonne ambiance et casse-croûte. Beaucoup, beaucoup de pancartes et banderoles. On voit aussi un épouvantail à droite de la 2e photo.
11h16 : La liste des écoles mobilisées s’allonge ! Premiers témoignages venant du CFP de Lullier (ex-école d’horticulture) où là aussi des discussions et ateliers banderoles ont lieu en ce moment.
11h06 : Un enseignant du collège De Staël organise lui-même un débat pour structurer le mouvement, comme quoi la frontière est parfois fine entre soutien et ingérence.
10h55 : EXCLU RENVERSE Le conseiller d’Etat Antonio Hodgers se désolidarise de la grève climatique. “Comment peuvent-ils protester contre les multinationales s’ils ne vont pas signer les listes d’absence ? Je sens que c’est ça qui va monopoliser le message dans les médias ! Je crains que notre message soit occulté. Ce sont des lâches !”
10h45 : En résumé il y a donc grève ce matin aux CECG De Staël, CEC Emilie Gourd (on nous l’a confirmé à l’instant), Collège Claparède, Collège Sismondi, Collège Voltaire (liste non exhaustive !)
10h42 : Assemblée à Claparède. Ca parle des exigences en eau du bétail et des circuits courts de production agricole.
10h20 : Pendant ce temps au collège Voltaire, discours de la conseillère nationale des Verts Lisa Mazzone. Va-t-elle parler de la politique de son parti pour attirer les géants des hedge funds à Genève ? Mystère !
10h14 : Instant théorie, le débat susmentionné fait écho à cet extrait d’Armel Campagne, auteur du livre Le Capitalocène. Aux racines historiques du changement climatique :
“Le dérèglement climatique n’est d’ailleurs pas un produit de l’espèce humaine toute entière : la croissance des émissions de C02 a été cent fois plus rapide que celle de l’espèce humaine depuis 1820 tandis qu’au début du 21e siècle 8% des plus riches produisaient 50% des émissions de C02 (contre 7% d’émissions pour ce qui est des 45% les plus pauvres) et que quelques pays capitalistes avancés étaient responsables de 72,7% des émissions de C02 depuis 1850. […]”Les combustibles fossiles sont par définition un condensé de rapports sociaux inégalitaires, puisqu’aucun humain ne s’est jamais lancé dans leur extraction systématique pour satisfaire ses besoins vitaux“(Andreas Malm). Cette entreprise d’extraction systématique a ainsi dû être imposée aux moyens du travail forcé ou salarié (qui”n’a pas toujours existé partout et de tout temps“rappelle Malm) […] Ce n’est donc pas une espèce entière et en tant qu’espèce qui est responsable du dérèglement climatique, et d’ailleurs ses conséquences ne seront pas également réparties :”Voyez Katrina dans les quartiers noirs et blancs de la Nouvelle-Orléans, ou la montée du niveau de la mer au Bangladesh et aux Pays-Bas […] Si le changement climatique représente une forme d’apocalypse, celle-ci n’est pas universelle mais inégale et combinée“(Andreas Malm)”.
10h06 Mur des idées de slogans à De Staël. Comme ailleurs dans la mobilisation on oscille entre promotion des “petits gestes” (souvent bien dérisoires) et mise en cause du système, une tension qui ne peut de toute façon se résoudre que dans l’intensification du mouvement !
9h45 : Assemblée de discussion à Sismondi

Et beaucoup de monde à la confection de pancartes !

9h42 : Toujours à De Staël, confection de “seed bombs” pour reverdir certains endroits (terrains vagues, etc).
9h36 : Atelier pancartes à De Staël.
9h25 : Projection de “Demain Genève” au collège Sismondi. Deux monsieurs parlent mais on ne saura pas ce qu’ils disent !
9h16 : Banderole au collège et école de commerce Mme De Staël [oui erratum ce n’est pas seulement un collège, toutes nos excuses]. Table de presse du Réseau objection de croissance (ROC).
9h : À Claparède, ça parle de l’obligation de proposer des menus végétariens à prix réduit dans les cafétérias, puis projection d’un documentaire sur le Léman, cette monnaie alternative genevoise lancée par d’anciens altermondialistes de la séquence du G8 d’Evian ayant abandonné la contestation du capitalisme.
Un intervenant de cette monnaie alternative est aussi présent au collège de Staël.
8h55 : ambiance au Collège Voltaire.

Le programme du matin. Notons la présence d’un infokiosque.

8h54 : Conférence de Julia Steinberger, chercheuse en sciences sociales du climat au Collège Sismondi. Après elle fera la même chose à Voltaire.
8h50 : Programme de la matinée au Collège de Staël. On va se renseigner sur ces mystérieux “épouvantails poubelles”.
8h41 : On nous signale des projections du film “Demain Genève” (déclinaison du film éponyme) un peu partout.
8h35 : Une équipe de journalistes de la RTS (télévision) sont présents au Collège Claparède. On écoute les Beatles en fond sonore, preuve que Claparède a gardé son âme de capitale des roots et hippies. Ce qui est moins réjouissant c’est qu’une grosse pression a été mis sur les premières années (le plus souvent ce sont des mineurs), certains risquent d’aller en cours car les parents ne leur ont pas fait d’autorisation écrite et que certains professeurs leur ont mis la pression en leur ajoutant des épreuves non annoncées. C’est beau la liberté d’expression tout de même.
8h33 : La mobilisation se met en place au Collège De Staël. Comme prévu il y a une énorme file d’attente pour rendre son talon réponse de gréviste au secrétariat.
8h30 : Voilà la lettre type reçue en mains propres par le directeur (!) par un élève du Cycle d’orientation du Bois-Caran (NB : pour les lecteurs français, Cycle d’orientation = Collège français ; Collège à Genève = Lycée).
8h28 : La situation est bonne au Collège Sismondi, certaines personnes sont allées se déclarer grévistes au secrétariat en prévision de l’après-midi, d’autres n’y vont pas par choix politique.
8h15 : On peut dire qu’à Genève, la conseillère d’Etat PS en charge de l’éducation Anne Emery-Torracinta aura tout fait pour mettre des bâtons dans les roues. Pendant plusieurs jours elle a laissé planer le suspens sur la comptabilisation ou non des absences pour grève. L’enjeu paraît trivial mais peut en décourager beaucoup de participer, le système suisse étant très rigide avec les absences non excusées. Au dernier moment les directeurs d’établissements ont reçu une lettre indiquant que toute absence serait comptabilisée si les élèves de plus de 18 ans n’allaient pas par eux-mêmes signer une lettre de déclaration de grève au secrétariat de leur école. Du délire ! Quant aux élèves mineurs, la comptabilisation de l’absence est déterminée par… l’accord écrit ou non des parents. Le muselage de la jeunesse pour les nuls, espérons que ces tentatives resteront lettre morte.
8h07 : Des mobilisations de plus ou moins grande ampleur sont susceptibles d’arriver dans ces établissements : CEC André Chavanne, CEC Emilie Gourd, CFP Arts, CFP Lullier, Collège Calvin, Collège Claparède, Collège de Candolle, Collège de Staël, ECG Ella-Maillart, ECG Henry-Dunant, ECG Jean-Piaget, Collège Rousseau, Collège de Saussure, Collège Sismondi, Collège Voltaire. Aucune grève par contre à l’Université de Genève même si on peut imaginer que des étudiant-e-s rejoindront le cortège de l’après-midi.
7h55 : Les humoristes Vincent Veillon et Vincent Kucholl font un sketch sur RTS-La 1re où ils se moquent des professeurs qui ont mis des bâtons dans les roues de l’organisation de la protestation. “Ils font la grève sur le climat alors qu’ils viennent à l’école en bus, c’est pas très cohérent !”
7h52 : Programme de la matinée au Collège Claparède.

N’oubliez pas vos gobelets réutilisables !

7h45 : L’inspiration de cette mobilisation est venue de Greta Thunberg, une jeune suédoise de 16 ans qui a séché l’école tous les vendredis depuis la rentrée 2018 pour aller protester devant le parlement. L’écho avec la Suisse se trouve dans le fait qu’au mois de décembre, le PLR et l’UDC ont sabordé l’inscription de toutes formes d’objectifs chiffrés de réduction des émissions de C02 lors des débats législatifs. Le processus parlementaire suisse étant très lent, c’est sans doute plusieurs années qui sont perdues. En retour, on se retrouve avec le mouvement étudiant le plus étendu depuis plusieurs années, avec au début une dimension régionale, mais aujourd’hui nationale (très rare dans un pays trilingue comme la Suisse).
7h30 : Bienvenue sur le live de la grève du climat. Les cours sont supposés commencer à 8h.

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