Hülya Emec, reporter de l’agence de presse Dicle (DIHA) qui a été fermée en 2016, est sous procès en Turquie depuis 2009 pour appartenance à une organisation terroriste. Le 9 octobre 2017, la décision d’une peine de prison de 7 ans et 6 mois a été approuvée. Avant cela, la reporter travaillait pour l’agence de presse Firat (ANF) et la chaîne de télévision Van TV. Les autres procès ouverts par les tribunaux turcs dus aux différents articles écrits par Hülya sont actuellement en cours.
Après que le tribunal ait décidé de détenir Hülya Emeç, elle s’est vue contrainte pour sa sécurité de fuir la Turquie dans des conditions difficiles, pour aller au Pérou, où elle a d’ailleurs été mise en garde à vue. Puis, après avoir été relâchée, elle s’est enfuie clandestinement au Brésil, à Sao Paulo, et a vécu dans la rue durant plusieurs jours. Elle a ensuite acheté un billet pour la Turquie, avec escale en Suisse à l’aéroport de Zürich, sans visa. Durant cette escale, la police zurichoise, ayant appris que Hülya avait l’intention d’immigrer en Suisse, a cherché à la renvoyer en Turquie. Elle a donc été mise en garde en vue, où elle a ouvertement informé la police de son intention de demander asile. La police lui a alors donné un formulaire à remplir afin de la renvoyer. Emeç a demandé un formulaire kurde, ce qui lui a été donné, puis y a écrit “Je suis journaliste, j’ai une peine de prison en Turquie. Je souhaite donc migrer en Suisse.” Les policiers ont crié, lui demandant pourquoi elle avait écrit cela, elle a répondu qu’elle voulait migrer. Ils ont accepté sa demande de migration lorsque ses avocats ont appelé l’aéroport.
Cela fait une semaine que Hülya est en détention, privée de son téléphone, et elle n’a pas le droit d’entrer en contact avec des personnes à l’extérieur, même ses avocats.
Les immigrés voulant migrer depuis des aéroports en Suisse sont enfermés pendant un mois dans l’aéroport, sans pouvoir sortir, contrairement aux autres procédures de migration dans lesquels normalement on peut sortir dehors de 8 :30 à 18h.
Hülya cherchant à s’enfuir de prison, se retrouve en Suisse de nouveau dans des conditions pénitentiaires.
Faire connaître son cas, comme celui de centaines d’autres, la protègera de décisions arbitraires possibles.
Hülya Emeç • Ajout du 25 janvier 2018
Sa condamnation avait été confirmée par la cour d’appel.
Elle avait demandé asile le 15 janvier. Depuis elle est toujours retenue à l’aéroport. Elle est arrivée à Zurich via le Brésil. Avec l’aide d’avocats le dépôt de sa demande avait été retenu. Son telephone portable fut confisqué. Elle ne peut communiquer que d’une façon très limitée.
Elle a déposé ses motivations et récit des menaces qui la concerne, mais la décision de refoulement hier mercredi 24 janvier a été prononcée. Les avocats l’ont refusée auprès des autorités suisses. Les autorités leur ont donné cinq jours, mais ont précisé que c’était juste une formalité administrative et elle sera refoulée vers le Brésil, car celui-ci est considéré “pays sûr”. Or elle ne sera pas en sécurité car elle sera de fait refoulée vers la Turquie.
Les journalistes et organisations de protection, syndicats de journalistes… sont appelés à la solidarité.