Migrations - Frontières Jean Dutoit

[Lausanne] Communiqué de presse du collectif de la Route de Berne 50.

Nos revendications sont les mêmes que la plupart des habitant-e-s de ce pays. Travailler, avoir une famille, un logement et s’intégrer dans la société.

Lausanne |

Nous sommes actuellement placés dans une situation illégale et marginale, en étant traités différemment que les citoyen-ne-s de ce pays. Comment passer de cette position à une situation régularisée ? Comment accéder à la possibilité de s’insérer dans la société ?
Les structures d’accueil mises à disposition par la Ville de Lausanne déploient beaucoup d’argent et d’énergie pour assister des gens qui sont en pleine possession de leurs moyens et qui veulent travailler. Nous ne voulons plus être assistés. Nous n’avons pas besoin qu’on change nos draps, qu’on règle nos heures de sortie, et qu’on nous rationne en doses de savon et de dentifrice. La seule chose qui nous empêche maintenant de subvenir nous-mêmes à nos besoins est de ne pas avoir les bons papiers, ou de ne pas en avoir du tout.
Notre revendication actuelle n’est pas l’ouverture de nouvelles structures d’accueil, ni la mise à disposition d’abris PC (nous préférons encore dormir dans la rue plutôt que dans les bunkers). Cette situation d’assistance nous maintient dans une condition de dépendance et constitue un frein pour accéder à des conditions de vie dignes. C’est pourquoi nous demandons à la Ville de Lausanne non pas de nous fournir une solution provisoire et infantilisante (telle que l’aide d’urgence), ni de subventionner nos vies, mais de régulariser celle que nous avons trouvée.
Un endroit où vivre ensemble, s’organiser pour manger et dormir, trouver un peu de repos et d’intimité. Un espace qui nous permette de rebondir et de nous projeter dans un avenir productif et sain.
Face à l’inaction des autorités locales ou nationales, il est logique que la population amène des propositions spontanées et qu’elle agisse localement, aux côtés des personnes illégalisées. Des initiatives comme celle de la Route de Berne 50 à Lausanne sont des réponses nécessaires.
Aujourd’hui, en maintenant la plainte pénale déposée contre le collectif, en exigeant des sanctions financières et en annonçant l’évacuation imminente de notre maison actuelle, sans proposer aucune alternative, la Ville de Lausanne renvoie encore une fois une septantaine de personnes à la rue.

Pas de bunkers, pas de retour à la rue

Les intimidations incessantes de la police autour de la maison ne tairont pas nos revendications !
Nous partirons quand la Ville de Lausanne nous proposera une autre maison de taille égale ou supérieure pour vivre ensemble dans des conditions dignes et humaines !

Notes

DANS LA MÊME THÉMATIQUE

À L'ACTUALITÉ

Publiez !

Comment publier sur Renversé?

Renversé est ouvert à la publication. La proposition d'article se fait à travers l’interface privée du site. Si vous rencontrez le moindre problème ou que vous avez des questions, n’hésitez pas à nous le faire savoir
par e-mail: contact@renverse.co