Le propriétaire, qui ne veut pas discuter avec les occupants, a porté plainte contre eux, leur laissant au moins le temps de la procédure. La municipalité de Lausanne ne compte visiblement pas intervenir, trop contente de s’être débarrassée de cette affaire. Par ailleurs le projet d’immeubles qui doivent orner la parcelle est bloqué par pas moins de 9 oppositions du voisinage.
Dans la maison, après quelques jours, la vie s’organise. Malheureusement il n’y a pas de place pour tout le monde. Il y a beaucoup plus de gens à la rue que de places dans la maison. Des décisions parfois difficiles à appliquer sont prises et la gestion du lieu est prise en main collectivement par les habitants. Vous pouvez lire le communiqué de l’occupation ici.
Plutôt barrières qu’abris
La semaine dernière la ville de Lausanne et son conseiller municipal PS (Parti Socialiste) Oscar Tosato avaient fait pression sur le Sleep-In. En effet, depuis des années, le Sleep-in étant complet tout les soir de nombreux sans-abris dorment dans son jardin. La municipalité scandalisée que l’association n’expulse pas ces gens de son jardin, lui a laissé trois possibilités : soit elle expulse le jardin elle-même, soit le Sleep-in renonce au bail du jardin et la municipalité expulse le jardin, soit la municipalité met en demeure le Sleep-in. N’ayant pas trop le choix et dépendant de subventions c’est la deuxième option qui s’est dessinée.
Lundi, le soir de l’occupation à Chailly, les flics sont intervenus au jardin qui était vide. Ils ont détruit toutes les tentes et les quelques installations qui y avaient été construites. Mardi toutes les affaires personnelles qui restaient sur la parcelle ont été jetées par la voirie. Puis ils ont installé des barrières de deux mètres de haut tout autour de la parcelle et de son jardin. Mardi soir à l’heure d’ouverture du Sleep-in, des flics contrôlaient l’identité de ses usagers et faisaient pression sur les travailleurs pour avoir leur identité et la liste des gens admis pour la nuit, ce qui leur a été refusé. Depuis, les sécus font des rondes régulières pour que personne ne mette les pieds dans cette cage à ciel ouvert.
Concernant les arrestations lors de la rafle d’il y’a deux semaines, lors de laquelle la police avait arrêté plus de 150 personnes à l’entrée du jardin du Sleep-In, entre 30 et 50 personnes ont été incarcérées ou renvoyées.
Après la politique d’asile répressive menée par la socialiste Simonetta Sommaruga, voici la politique sociale du conseiller municipal Tosato. Lorsque des personnes sont à la rue et trouvent refuge dans un jardin, plutôt que de leur construire un toit, on construit des barrières et on paie des sécu pour surveiller un terrain vide. Bravo !