Sachant que ce bâtiment est propriété de personnes privées, nous tenons à insister sur le fait que cette action, souvent perçue comme une agression du fait de son caractère illégal, n’a évidemment pas pour objectif d’entraver les projets des propriétaires (notre collectif étant toujours parti dans les délais lui étant impartis) ni de leur faire porter la responsabilité d’un problème politico-social majeur aux dimensions nationales, pour ne pas dire européennes.
C’est pour cette raison et dans le but de mettre en lumière, une fois de plus, la situation humainement et socialement désastreuse des membres de notre collectif, que nous vous adressons ce courrier et vous joignons les lettres envoyées simultanément à tous les organes politiques responsables, par leur répression sans alternative, de la réalité de ces personnes.
Cette occupation est une action motivée par l’urgence, conséquence immédiate des rafles mises en place sous ordre fédéral et sous application cantonale et municipale qui prennent place depuis plus de deux semaines dans les rues lausannoises et, plus principalement, dans les alentours du Sleep-In, à Malley.
Cette occupation veut se définir comme un refuge pour les personnes visées par ces rafles et tentant depuis plus d’une année de faire reconnaître leur humanité, durant le laps de temps où le bâtiment demeurera vide.
Cette occupation veut permettre la réouverture d’un dialogue avec les autorités compétentes sans que les personnes voulant témoigner de leur situation soient dans un fonctionnement forcé de survie qui, de fait, les musèlent.
Nous demandons premièrement, l’arrêt immédiat des renvois, sous couvert des accords Dublin, et ce jusqu’à l’adoption d’une résolution européenne adaptée au contexte actuel. Nous dénonçons publiquement l’obsolescence des accords actuellement en vigueur, ainsi que l’immoralité politique qu’ils génèrent. Deuxièmement et afin de pallier à la précarité économique de ces personnes qui, pour subvenir à leurs besoins vitaux, n’ont d’autre choix que d’exercer une activité professionnelle qui, de fait, est illégale, nous désirons que les autorités vaudoises œuvrent pour que la Confédération accorde des autorisations de travail aux migrants, même à titre provisoire. Troisièmement, car tout être humain à le droit à une existence digne, nous demandons au canton de Vaud de mettre à disposition des logements salubres et de soutenir publiquement toutes actions citoyennes allant dans ce sens. Nous demandons également l’abolition de la loi interdisant le camping sauvage, prétexte dont la police se sert pour arrêter des gens vivant déjà dans une situation inacceptable. Nous demandons finalement l’arrêt de l’immobilisme politique, de la persécution policière et de la discrimination sociale faite à l’encontre des migrants, qui ne sont pas dignes des valeurs que votre organe politique est supposé incarner.
Ci-joint, les lettres envoyées à la Conseillère fédérale, Madame Simonetta Sommaruga ; aux membres du conseil d’Etat ; aux membres des municipalités de Renens et Lausanne et aux membres du Grand Conseil lausannois ; aux propriétaires de la parcelle en question. Celles-ci explicitent notre démarche et appellent à une ouverture de dialogue large et nécessaire.
Merci de diffuser ce courrier aussi LARGEMENT que possible,
Salutations
Le Collectif Jean Dutoit
[Lausanne] Occupation de l’Avenue de Chailly 64 par le collectif Jean Dutoit
Bonjour,
Par la présente, nous vous informons que notre collectif a occupé la maison de L’Avenue de Chailly 64, à Lausanne, inhabitée pour le moment, promise à la destruction et unique bâtiment ayant la capacité d’abriter tous les membres de notre collectif.
Documents joints
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