Depuis toujours les rues portent le nom de quelques célèbres imbéciles virils. Les statues de fiers abrutis galonnés foisonnent dans nos villes. Où sont Louise Michel et Emma Goldman ? Ni dans nos livres d’histoire, ni dans les discours.
Contraintes à agir dans l’ombre, nous reprenons la nuit murs après murs. Notre lutte est permanente et notre indignation se heurte au béton armé de ce monde. Cela, car le pouvoir s’incarne dans les architectures, les tracés des rues, les plans d’aménagements…
« C’est en structures d’acier que s’écrivent les lois contemporaines, et non avec des mots. Le pouvoir, désormais, est l’ordre des choses même, et la police chargée de le défendre. Comment contester un ordre qui ne se formule pas, qui se construit pas à pas et sans phrase. Un ordre qui s’est incorporé aux objets mêmes de la vie quotidienne. Du temps où le pouvoir se manifestait par édits, lois et règlements, il laissait prise à la critique. Mais on ne critique pas un mur, on le détruit ou on le tague. »
Nous ne tolérons plus que les femmes* continuent d’être invisibilisées, oppressées, discriminées systémiquement. Nous ne voulons plus retenir notre colère face au capitalisme qui broie la vie, face à la culture du viol et face au racisme rampant.
À l’aube de la journée internationale des droits des femmes*, nous portons, nous hurlons leur voix sur les murs et appelons à continuer de se réapproprier l’espace public avec créativité et à lutter par tous les moyens pour abolir le patriarcat.
Pour une révolution féministe et antiautoritaire.