Les grèves pour le climat ont été un succès en terme de mobilisation. Rarement une génération entière ne s’était soulevée en si grand nombre, du moins en Suisse, faisant des mobilisations de cette année parmi les plus importantes de l’histoire récente. De nombreux étudiant.e.x.s ont vécu.e.x.s leurs premières manifestations, poussant la société et elleux-mêmes à réfléchir plus profondément aux questions qui touchent aux dites “crises climatiques”. On se mobilise “pour” le climat et donc contre tout ce que l’on juge aller à son encontre. Cette ample réflexion quant aux défis climatiques semble se faire de plus en plus présente au fil des manifestations, comme en témoignent les slogans et pancartes critiquant le système capitaliste et ses dirigeants, et qui appellent à une forme de révolution par des luttes communes.
Ce vendredi 29 novembre, a lieu le Black Friday. Lors de cette journée, la plupart des grandes enseignes et autres magasins d’électronique, de vêtements ou encore de jouets pratiquent une baisse des prix totalement artificielle dont le but est d’augmenter la consommation.
Cet événement n’a qu’un but : écouler une marchandise dont le besoin a été créé de toutes pièces par des industries désireuses d’augmenter leur chiffre d’affaire. Et plus encore, une fois les biens aquis par un grand nombre de personnes, le besoin s’en fera d’autant plus ressentir, les prix pourront donc augmenter sans que l’écoulement des produits ne soit péjauré.
Cette ode à la consommation représente tout ce que le capitalisme a de plus laid. Il profite de la pauvreté et de la misère sociale pour nous faire courir au magasin le plus proche dès la moindre baisse des prix. Il nous retourne les un.e.x.s contre les autres pour mieux empêcher la formation d’une classe unie face aux puissants. Il surexploite les travailleuses et les travailleurs du monde entier pour la seule recherche du profit, les faisant ainsi travailler dans des conditions ignobles tandis qu’iels tentent de subvenir à leurs besoins matériels. L’accès à ces besoins matériels (logement, nourriture, santé, éducation, retraite, etc...) est restreint par la logique capitaliste de privatisation. Ainsi, elle engendre des inégalités économiques et sociales profitant aux personnes les plus riches et privilégiées. Ces inégalités touchent différemment les individu.e.x.s en fonction de leur identités, de leur situations géographiques et socio-économiques. Il est donc de penser ces injustices, puisque les changements climatiques impactent plus fortement celleux qui sont les plus précarisé.e.x.s.
Le capital est en effet présent partout, il exploite, détruit et tue, bien loin de l’occident qui en est le principal bénéficiaire. Les multinationales extraient les ressources du sol, déplacent les populations autochtones et détruisent les territoires, avec l’appui des gouvernements locaux et dans l’indiférence intéressée de la communauté internationale.
Le capitalisme interragit avec d’autres rapports de domination et de discriminations ; au racisme structurel, en réduisant l’accès au marché du travail, aux études, l’accès à la parole publique des personnes racisées ; au sexisme structurel, par l’exploitation du travail gratuit de reproduction, par l’inégalité salariale. Il contribue également à l’homophobie, la transphobie, la grossophobie, au spécisme et à toutes les autres formes d’oppressions. Ces derniers sont liés, ils s’entre-renforcent avec l’appui d’un message dominant qui passe par l’éducation, les médias, la culture.
Le capitalisme s’efforce d’apporter des “réponses” et des “coupables” à ces problèmes.
Pour l’écologie, la stratégie de greenwashing et son capitalisme vert, (qui maintient la croissance économique en proposant des produits chers, culpabilisant ainsi les personnes précarisées), et la responsabilité individuelle qui veut nous faire croire qu’on sauvera la planète en achetant du bio et en fermant notre robinet en se brossant les dents pendant que des multinationales polluent allègrement. Pour le sexisme et les LGBTIQphobies, le pinkwashing, qui se réapproprie les luttes, tout en pointant du doigts des populations déjà précarisées : le sexisme ne serait donc plus qu’une affaire de quartier populaires et d’hommes racisés.
Ces “solutions” nient l’aspect systémique du problème, tout en culpabilisant des personnes déjà précarisées et réduisent ainsi ces problèmes à des rapports individuels. C’est pourquoi afin de remettre la solidarité, l’équité, la dignité au centre de nos vies, nous ne pouvons nous passer de construire des perspectives révolutionnaires.
En n’identifiant pas leurs vrais ennemis, l’écologie et les mouvements sociaux en général se trompent de cibles.
Ne nous laissons pas endormir pas ces stratégies qui visent à diviser et affaiblir nos luttes.
Il est l’heure de nous rassembler et de faire résonner ce message haut et fort,
Tous.x.te.s dans le bloc révolutionnaire lors du Black Friday !
Rdv 19h au Jardin anglais.