Enfants et parents, jeunes et moins jeunes, habitant.e.s de Saint-Genis et du Pays de Gex s’y sont rejoint à l’occasion d’une balade. Un mot d’ordre : l’opposition au projet commercial « Open ». Ni l’œuvre d’une organisation formelle, ni celle d’un groupement anarchiste, c’était un simple rassemblement citoyen.
A l’occasion de cette balade, nous avons proposé autre chose. Nous avons occupé l’espace de façon plus douce, plus conviviale. Hippies, gauchos ou couche-tout-nu, nous apprécions d’avance les qualificatifs employés à notre égard. Ne disposant malheureusement que des palettes de bois pour s’asseoir, c’est pourtant bien nous les jeunes, les familles et les ainé.e.s de votre commune qui y ont siégé le temps d’un après-midi.
C’est nous qui proposons une autre façon d’occuper l’espace. Une façon plus humaine, plus douce, plus réfléchie. C’est nous qui nous nous penchons sur nos propres besoins d’aménagements à long-terme
Nous nous permettons d’attirer votre attention sur la distinction importante entre besoin et demande. D’un côté, la demande pour le centre commercial n’existe pas encore. L’ouverture d’Open au grand public aura pour effet de la créer et d’y répondre en même temps ! Car c’est ignorer l’air du temps que de ne pas voir l’insatisfaction grandissante face au modèle unique d’achat et de dépense effrénée. Des client.e.s, nous ne doutons donc pas que le centre en sera rempli. Mais en matière de politique sociale, est-ce réellement des client.e.s dont le Pays de Gex a besoin ? Sans parler de la catastrophe écologique engendrée par le projet.
D’un autre côté, des besoins sont bel et bien présents. Nous attendons des transports publics depuis bien longtemps pour sortir le territoire de son enclavement. Il manque des nouveaux lieux de soins, des lieux de rencontre et de sortie pour les jeunes de plus de 18 ans que rien ne rattache à leur région. Plus que tout, nous avons besoin de logements abordables, car face aux coûts de la vie inaccessibles du Pays de Gex, beaucoup de jeunes médecins, enseignants, commerçants n’ont d’autres choix que de partir. Aviez-vous remarqué que les 10 000 m2 du New Chêne-Club situés en face du site de l’Open étaient à l’abandon depuis 2013. Au lieu de rester retranché dans des principes socio-économiques dépassés, pourquoi ne pas innover ? Pourquoi ne pas confier le terrain d’Open à des coopératives d’habitation locales plutôt qu’à un gros groupe immobilier ?
Pourquoi ne pas laisser aux citoyen.ne.s le soin de réinventer l’espace comme ils l’envisagent ? Pourquoi ne pas proposer aux habitants une formule qui leur permet de faire autre chose que leurs courses ? Pourquoi ne pas envisager une politique d’aménagement plus réfléchie ? Un aménagement visionnaire qui mêle habitations, lieux de vie et culture sans privilégier l’échange financier. Voilà les questions qui ont été soulevées par vos concitoyen.ne.s dimanche passé. Nous vous invitons à y réfléchir. D’ici-là, nous comptons bien réinvestir les lieux.
Dans l’attente de vos réponses, veuillez croire, Monsieur le Maire en l’expressions de nos sincères salutations.
Cordialement,
Les Ami.e.s de Notre-Dame du Marais.
