Antispécisme - Libération animale Répression

Notre camarade antispéciste toujours en détention

Nous avons appris que le procès de notre ami Matthias devrait avoir lieu en fin d’année. Il comparaîtra aux côtés d’une autre activiste, Mirabelle, camarade de longue date actuellement en liberté.
Matthias et Mirabelle sont mis en examen pour trois actions directes : les caillassages de boucheries survenus à Genève, le blocage de l’abattoir Bell et le sabotage de celui de Perly en Suisse. Iels sont donc poursuivi.e.s pour dommages à la propriété, violation de domicile, contrainte et empêchement d’accomplir un acte officiel.

Nos deux camarades risquent une peine de prison de deux ans

Genève |

Depuis son incarcération, les soutiens de Matthias n’ont cessé de dénoncer une « affaire politique », instruite « pour l’exemple ». Pour son avocat Maître Olivier Peter, la procédure vise le mouvement antispéciste dans son ensemble et pas seulement des actes individuels. « Il y a clairement une volonté des autorités chargées de l’instruction d’intimider, de réprimer les convictions du mouvement. Ce n’est pas une affaire normale. » dénonce t-il. Compte tenu du « caractère disproportionné de la détention préventive », l’avocat entend obtenir un dédommagement. Un ultime recours contre la décision de prolongation de la détention provisoire est actuellement pendant devant le tribunal fédéral.

Le blocage de l’abattoir Bell (Suisse) organisé par le collectif 269 Libération Animale en novembre 2018, et pour lequel Matthias et Mirabelle seront jugé.e.s, avait occasionné un dommage économique chiffré à plus de 100.000 euros selon le directeur du groupe spéciste. Rappelons que l’abattoir avait été mis à l’arrêt complet suite à l’occupation du lieu par 134 activistes et ce durant plus de 18 heures. Matthias n’est d’ailleurs pas le seul mis en cause puisque les 133 autres activistes qui ont participé à cette action directe ont été condamné.e.s en première instance mais tou.te.s ont fait appel.

Bien évidemment, engendrer des dommages est le but même de l’action directe qui conduit à porter des coups réels à l’industrie spéciste, à passer du symbolique au concret ; en même temps que les blocages jouent le rôle de « catalyseur » pour une pratique autonome de l’action directe.

Nous sommes persuadé.e.s que tant que la contestation antispéciste restera emprisonnée dans une désobéissance civile citoyenniste et affichée comme non-violente, tant qu’elle sera soumise à une politique basée uniquement sur le « visible » (et on voit aujourd’hui comment les réseaux sociaux influencent les méthodes tout autant qu’ils nous emprisonnent dans l’injonction du « visage découvert ») et tant qu’elle demeurera aux mains des associations et collectifs, rien ne se passera.

Comme nous l’avons tant de fois répété, notre collectif a pour principale mission non de coller son nom sur des actions mais de conduire vers l’autonomie, d’enseigner la pratique de l’action directe, de politiser la lutte en l’inscrivant dans une trajectoire révolutionnaire et intersectionnelle. Cette autonomie nous la revendiquons pour les personnes opprimées comme pour les activistes et les blocages ont joué leur rôle en initiant nombre de complices à cette pratique.

La victoire d’un mouvement, c’est de construire pas à pas l’insurrection, pas d’obtenir sa réformette suite à un tour de prestidigitation électorale ou de collectionner des « like » sur Facebook.

Nous sommes convaincu.e.s qu’il n’y a personne à « convaincre » seulement de nouveaux espaces politiques à faire émerger. Celles et ceux pour qui, comme
nous, la marche de ce monde est insoutenable, rejoindront ces espaces, que
blocages, libérations, sabotages et occupations peuvent contribuer à faire
surgir. Ces pratiques ne requièrent pas forcément un grand nombre de participant.e.s et sont pertinentes dès lors qu’elles nous permettent d’ACCROÎTRE NOTRE AUTONOMIE et d’entraver les desseins de l’industrie spéciste.

L’autonomie est la forme d’anti-gouvernement qui permet à la fois le surgissement révolutionnaire anti-vertical et l’inscription horizontale d’une forme de vie commune qui dure. Il nous faut renoncer à une conception du politique fondée sur la puissance d’entités abstraites et unifiantes (l’État, les associations, etc) pour inventer des formes politiques partant de la capacité de faire et de créer de chacun.e, ancrées dans la multiplicité concrète des espaces
et des moments. Et redonner au politique ses propriétés originaires : un temps, un lieu, des êtres, une vie qui se fait et se défait.

➡️ Pour tout savoir de la tactique du blocage :
https://infokiosques.net/spip.php?article1679&fbclid=IwAR3NtXCfEfXFGrAhRiIB8Bd084C9YzNpISMvIgZtX2kdL4IIm4N5EElovfs

➡️ Pour soutenir Matthias :

https://www.facebook.com/pg/solidariteavecnotrecamaradeantispeciste/posts/?ref=page_internal

 

Matthias, nous pensons fort à toi et ne t’oublions pas !
Le Ministère public souhaite te garder emprisonné encore jusqu’au 24 décembre. Nous ferons tout pour te sortir avant, c’est promis !

Solidarité avec toutes les personnes enfermées,
À nos camarades.

 

📷 Photographie : Blocage de l’abattoir Bell (Suisse) - 20.11.2018

P.S.

Article publié originellement le 26.09.19 sur 269 Libération Animale ( Facebook)

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