Des luttes et des drames
Cela fait bientôt une année que la première manifestation Stop Bunkers a eu lieu à Lausanne. Depuis le mouvement à pris de l’ampleur à Genève où une occupation à duré deux mois cet été avec plus de quinze manifestations et la construction d’un rapport de force considérable pour la Suisse. A Lausanne, la salle polyvalente de l’église Saint-Laurent est occupée depuis cinq mois par des migrant.e.s luttant contre les renvois Dublin. A Lausanne également, la municipalité de gauche menace d’expulser des migrants qui dorment dans le jardin du “Sleep-in”, une association qu’elle veut forcer à collaborer sous menace de coupes de subventions. Au Tessin ou en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, on parle de fermer les frontières. Le parti socialiste suisse veut privilégier l’emploi des Suisses.ses sur les frontaliers. Rien ne laisse présager que cette dérive de droite sera temporaire. Pendant ce temps à Lampedusa et à Calais, les migrant.e.s tentent de passer les frontières au péril de leur vie.
Conex 15
L’armée Suisse de son côté prépare un exercice militaire en situation réelle avec 5’000 participant.e.s du 16 au 25 septembre à Bâle. Un petit extrait du scénario : “Dans une Europe fictive du futur avec des nouveaux pays et des nouvelles frontières, c’est la crise. Les conséquences se ressentent aussi en Suisse : pénuries d’approvisionnement, marché noir, organisations criminelles. Les grandes infrastructures d’approvisionnement en pétrole, gaz et céréales sont la cible de sabotages et pillages. En plus, des tensions ethniques conduisent à de grands flux d’immigration vers la Suisse”.
La lutte paie
A Genève, les mois de lutte No-Bunkers ont été l’occasion de réaliser qu’il était possible de se mobiliser en Suisse et de constituer un rapport de force contre l’Etat. L’occupation du Grütli a en effet obtenu un large soutien populaire qui a culminé avec la manifestation du 20 juin 2015 (plus de 1500 personnes). La satisfaction des revendications du mouvement, certes partielles, a le mérite de démontrer que la lutte paie. Un autre aspect notable des événements de ces derniers mois vient du fait que l’initiative de la lutte est partie des premiers concernés.
Du local au global
Ces luttes locales partielles doivent être renforcées et même se multiplier mais elles ne doivent pas nous faire perdre de vue l’enjeu global de ces questions. Car si d’un côté l’Etat accepte, comme à Genève, de négocier l’arrêt de l’hébergement en Bunkers, de l’autre il se prépare également à empêcher l’arrivée de migrant.e.s par des militaires en armes. L’armée ne fait pas un exercice pour se protéger d’une invasion étrangère mais pour contrer une situation insurrectionnelle et des flux de pauvres qui fuient leur misère. Il s’agit d’habituer la population à la présence de l’armée dans les rues et ainsi maintenir et renforcer le sentiment d’insécurité.
Nous irons à Bâle
A Genève No Bunkers à permis à de nombreuses personnes de se rencontrer et de se retrouver. Portons cette dynamique à Bâle au sein de la mobilisation Disconex15 du 17 au 20 septembre 2015 pour s’opposer par tous les moyens à cette mascarade. L’immigration est depuis des années un enjeu central de la politique suisse. Il est grand temps de prendre parti de manière intelligente sur ces questions. En choisissant les bonnes lignes de rupture nous pouvons tenir en échec de nombreux projets racistes contre lesquels il est plus que temps de s’organiser.
À Genève en 1995 a eu lieu un défilé militaire, la manifestation fut massive, l’émeute fut belle et le défilé fut le dernier...
Pour complêter les luttes locales
Contre la politique d’asile de la Suisse
Pour que le Budget de cette mascarade soit entièrement investit dans l’hébergement des migrants
Nous irons à Bâle du 17 au 20 septembre.
« Le mouvement des réfugiés est le mouvement du 21e siècle » Angela Davis, 2015
Collectif Sans Retour
Vendredi 18 et Samedi 19 sepembre Manif no Conex à Bâle Voici les affiches
Plus d’infos : http://noconex15.noblogs.org/