Logement - Squat Expulsion

[Lausanne] Nous ne quitterons pas la Laiterie le 19 novembre

Alors que les propriétaires prétendent commencer les travaux ce jeudi sans en fournir les preuves, s’estimant bon prince en accordant trois jours de délai supplémentaire, le collectif de la Laiterie communique au quartier son refus de partir dans les conditions actuelles.

Lausanne |

Nous habitons depuis 11 ans dans la maison de la rue Marterey 23. Quand nous avons occupé cette maison, elle était vide depuis 6 ans suite au départ des ancien-ne-s habitant-e-s pour cause de « travaux imminents ». Ces travaux n’ont jamais vu le jour. Nous avons rempli de vie cet espace qui avait été rendu inhabitable et avait été abandonné aux pigeons : nous avons effectué des travaux de remise en état, notamment de l’étanchéité de la toiture, préservant ainsi la structure de la maison. Le collectif a pu se loger, développer une vie communautaire et de nombreuses activités publiques. Cette présence a suscité et suscite toujours le soutien des habitant-e-s et commerçant-e-s du quartier.

Nous avons toujours été ouvert-e-s au dialogue avec les propriétaires et avons proposé un accord stipulant notre départ au moment du début effectif des travaux de démolition et de reconstruction. Trop de maisons sont restées vides des mois voire des années après l’évacuation de leurs habitant-e-s. Cela aurait aussi été le cas de la Laiterie si nous étions parti-e-s à une des nombreuses reprises où les différents propriétaires prétendaient être prêts à commences des travaux. Pour nous assurer de ce début effectif des travaux, nous avons toujours revendiqué trois documents le prouvant : le planning complet (démolition et reconstruction) du chantier signé par le propriétaire et les entreprises, les contrats des entreprises, le PV de la réunions avec les services de la ville. Cette revendication a également été validée par la justice suite à une tentative de l’ancien propriétaire de la maison de nous évacuer par le biais d’une procédure judiciaire civile.

Lors de l’achat du bâtiment, la coopérative Cité-Joie a pris contact avec nous pour attester de leur reconnaissance de l’accord issu de cette procédure judiciaire. Elle a alors dénoncé la démarche spéculative du propriétaire de l’époque et a témoigné de la nécessité de s’opposer à leur projet en entretenant une collaboration avec notre collectif. La coopérative nous a également communiqué son estime pour notre projet de vie dans cette maison. Elle nous a notamment proposé de faire partie de la coopérative et de leur soumettre un projet pour l’avenir de cette maison. Ce que nous avons fait.

Depuis, le vent a tourné. Et ces belles paroles se sont envolées. Cité-Joie n’a plus répondu à aucune de nos tentatives de prise de contact. Alors que nous restons conséquent-e-s dans nos engagements, la coopérative refuse de nous transmettre les documents prouvant un début de chantier qu’elle est censée avoir en sa possession. Comme elle sait si bien le faire depuis plus de trois ans, elle refuse tout dialogue avec nous, s’imaginant peut-être que nous quitterons cette maison sans opposition. Elle se trompe.

Le 19 novembre nous serons encore là. Nous revendiquons, comme nous l’avons toujours fait, que Cité-Joie nous présente les trois documents prouvant que le début des travaux est avéré. Nous ne déménagerons pas une vie de 11 ans sans avoir l’assurance que la maison ne restera vide ni donnera lieu à un terrain vague. Nous ne partirons pas non plus sans le respect qui nous est dû après avoir fait vivre cette maison et l’avoir entretenue pendant toutes ces années.

Le collectif de la Laiterie, novembre 2015.

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