Présentation
Au travers de son écologie sociale, Murray Bookchin a cherché à rassembler deux mondes : celui de l’anarchisme, et sa vision d’un monde libéré de la domination ; celui de l’écologie et la volonté de développer une société en accord avec les apports, mais aussi les limites, du milieu naturel. Le point central de l’écologie sociale est l’analyse qu’on ne peut résoudre les problèmes écologiques actuels sans prendre en compte et résoudre en même temps les enjeux sociaux qui les sous-tendent et sont à leur origine.
Il en ressort une pensée écologiste vaste, profondément anticapitaliste, aboutissant sur un projet politique appelé le municipalisme libertaire. Un projet porté par deux enjeux importants et complémentaires : la décentralisation, soit le développement d’une société plus communautaire et à échelle locale. Une façon de promouvoir la réduction de la densité des villes et leur étalement tout autant que le développement d’une agriculture de proximité, diversifiée, adaptée à son milieu, le tout devant aboutir à une forme de cité-campagne, mettant fin à leur dichotomie. Le second vise la création d’une confédération de communes autonomes politiquement, gérées en démocratie directe par des assemblées citoyennes et ouvertes.
Utopiques ? Oui dans l’aspiration, mais non dans la réalisation, comme le prouve les exemples concrets passés et présents, notamment ceux en cours actuellement au Chiapas et au Rojava syrien (actuellement attaqué par la Turquie !).
La présentation développera ces deux thèmes et abordera également une forme d’autocritique du modèle et des difficultés face au contexte qui est le nôtre.
Présentation : Vincent Gerber, historien, auteur de plusieurs livres sur Murray Bookchin et animateur du site http://www.ecologiesociale.ch/