Culture - Contre-culture Porteus

Porteous : première victoire

Le collectif d’occupation de Porteous ne va pas évacuer le bâtiment sur de belles promesses et sans qu’un projet concrêt soit discuté. Nous matérialisons le rêve d’un projet socio-culturel sur le site depuis maintenant 4 mois, alors que le bâtiment était vide depuis 22 ans. Nous restons donc sur place et nous sommes ouvert.e.x. à la discussion avec le Conseil d’Etat quant au projet qui grandit à Porteous, d’ici là : Bienvenue au chantier collectif du 13 au 20 février pour nous aider à poursuivre la construction d’un monde sans prisons !

Genève |

Communiqué de presse sur le point comm’ du Conseil d’Etat

Après quatre mois et demi d’occupation de Porteous, le majestueux bâtiment de la presqu’île d’Aïre surplombant le Rhône, et après plusieurs rencontres et discussions avec le Conseil d’Etat sur le futur de ce lieu, nous, membres du collectif d’occupation, apprenons avec joie la réaffectation du bâtiment au département de la cohésion sociale.

Cette décision d’abandon du projet de transformation de Porteous en centre pénitentiaire pour détenu-e-s en fin de peine marque la première victoire obtenue grâce à l’occupation du lieu et au soutien fantastique témoigné par le milieu de la culture genevoise, par les habitant-e-s du quartier du Lignon, et par les nombreus-e-s visiteur-se-s. La prison tombe à l’eau pour laisser place à un lieu dédié à la culture qui a déjà pris ses marques à travers les différentes discussions, projections, concerts et autres activités qui ont eu lieu tout au long de ces derniers mois sur le site.


Avec cette nouvelle réjouissante, on nous a également transmis la demande d’évacuer les lieux très rapidement, au risque d’une évacuation forcée en cas de refus. Nous ne comprenons pas la demande du Conseil d’Etat de nous retirer ainsi d’un bâtiment qui fut vide près de 22 ans, et que nous avons rendu plus vivant que jamais pendant ces quatre mois, et ce, sans accès à la route, à l’eau potable, ni à l’électricité.

Nous sommes surpris-e-s d’apprendre que le Conseil d’Etat, qui a toléré notre occupation jusqu’au passage du bâtiment au département de la cohésion sociale, exige que nous abandonnions le site et que nous renoncions à notre projet socio-culturel. Nous en sommes d’autant plus surpris-e-s, qu’aucune information concrète quant aux intentions et moyens liés à un programme culturel pour le site n’a encore été fournies par le département qui vient d’hériter de la bâtisse. Le Conseil d’Etat a eu l’occasion de prendre connaissance, il y a quelques temps, de nos nombreux projets et de la participation tou-te-s les acteur-trice-s inclues dans notre démarche.

Le Conseil d’Etat utilise l’argument de leur responsabilité en cas d’accident pour nous demander de renoncer au bâtiment, alors que nous avons proposé des solutions qui n’ont pas même été discutées.

Nous ne comprenons pas pourquoi le Conseil d’Etat souhaite balayer notre projet, sans en laisser aucune trace, afin d’y établir un projet culturel. Virer la culture pour y mettre de la culture ? Par cette démarche, l’Etat tourne le dos aux envies et besoins de toutes les personnes qui soutiennent Porteous depuis quatre mois et demi, alors que ce sont ces personnes qui devraient déterminer quelles cultures doit y voir le jour ! Genève a besoin de lieux culturels aujourd’hui, et non pas dans 4 ans. Ces derniers mois, nous avons montré que la force de notre projet est dans sa réalisation concrète et immédiate. Il prend vie au fur et à mesure que le temps avance et que les personnes intéressées s’en emparent. Il n’est pas totalement figé dans un dossier qui prendra des années à être validé et mis en place.
Le Conseil d’Etat utilise l’argument de leur responsabilité en cas d’accident pour nous demander de renoncer au bâtiment, alors que nous avons proposé des solutions qui n’ont pas même été discutées. D’autant plus que le Conseil d’Etat a participé à rendre la vie sur le site plus difficile et dangereuse en coupant l’électricité. Malgré ces contraintes techniques, de nombreux évènements allant jusqu’à 300 personnes sur le site s’y sont déroulés sans aucun problème. Nous avons condamné l’accès aux zones les plus risquées, et un plan de sécurité est en cours de conception en collaboration avec des architectes afin de prioriser la sécurité du lieu avant de mettre en place les projets de chacun-e. À travers sa volonté de nous évacuer le plus rapidement possible du lieu en refusant de se pencher sur les multiples possibilités de sécurisation existantes et mainte fois abordées par nous sans réponse, le Conseil d’Etat montre qu’il n’a aucunement l’intention de nous intégrer à la réaffectation du bâtiment.

Nous appelons donc toutes les personnes qui souhaitent voir en Porteous un lieu culturel ouvert et répondant réellement aux besoins de la population à nous soutenir et nous rejoindre pour continuer à construire ensemble un monde sans prison.

Nous sommes parvenu-e-s à faire entendre raison au Conseil d’état de l’inutilité d’un centre carcéral à Porteous et du bien-fondé de sa réaffectation en un centre socio-culturel et, en allant de l’avant, nous sommes persuadées que le projet de culture et d’organisation dite alternative que nous défendons saura les convaincre !

Bienvenue pour faire vivre ce lieu avec nous !

  • Dimanche 20 janvier, Brunch dès 14h
  • Mercredi 13 février – 20 février, Semaine de chantier collectif. (Une liste de matériel paraitra sous peu)

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