Logement - Squat

Prenons la ville : N’en restons pas là !

Nous republions ici le discours de Prenons la Ville et la lettre envoyée à Swisslife, propriétaire du bâtiment en question.

Genève |

Discours de Prenons la Ville  :

"Aujourd’hui, nous avions prévu de nous rendre à une occupation. Nous avions été informéEs qu’un collectif autonome issu de Prenons la ville avait décidé de prendre ce slogan au sérieux, et d’investir le bâtiment qui se trouve derrière nous.

Mais c’était sans compter l’installation, comme par hasard cette semaine, d’une plaque blindée pour barricader l’entrée. De plus, depuis jeudi, des flics en civils procèdent à une surveillance permanente de cette zone.

L’Etat et sa police, main dans la main avec les spéculateurTRICEs de swisslife ont ainsi mis les grands moyens pour empêcher une nouvelle occupation.

Ce qui se trouve devant vous n’est pas une porte, c’est une stelle pour condamner définitivement l’accès à ce bâtiment. Car il n’y a aucun projet dessus depuis 30 ans et illes n’auront aucun projet autre que de spéculer à l’infini.

Pourtant ce batiment pourrait être du logement, un lieu de vie, un lieu d’activités sociales, un lieu de rencontre et d’échanges mais pour l’Etat et Swiss life il n’en est pas question. Ils préfèrent en faire un tombeau scellé. Un homage à leurs profits, aussi déprimant que les voyous en armes qui les protègent.

Cette plaque blindée, c’est la plaque de la honte, la barricade qui symbolise leur peur. C’est la trouille d’une poignée de financierEs pour qui la ville est un amas d’actifs sur un bilan.

En facade, les pouvoirs publics nous ignorent, mais dans l’ombre, il s’activent fortement pour saboter le mouvement populaire et social qui fleurit.

Une fois de plus, nous nous trouvons devant vous, indignéEs de l’absence d’action des pouvoirs publics, qui n’ont nullement l’intention de freiner la voracité des banques et des assurances, qui s’approprient la ville au détriment de celles et ceux qui y vivent. Même lorsque les moyens légaux existent, l’administration ne les emploie pas.

Nous refusons d’en rester là.

Prendre la ville ce n’est pas qu’un slogan, c’est l’impulsion de celles et ceux qui résistent contre la confiscation du centre ville aux populations les moins privilégiées. Prenons la ville c’est lutter contre toutes les expulsions, contre les loyers exorbitants, contre le contrôle au faciès raciste, contre la criminalisation de celles et ceux qui travaillent dans la rue, contre le manque d’espaces d’organisation politique hors partis et contre la politique d’aménagement qui veut mettre les pauvres dans des petites boites hors de prix en périphérie de la ville.

Vous pouvez vous cacher, vous barricader, envoyer des brutes armées - qui ne servent les intérêts que d’une seule classe, la vôtre – nous ne nous arrêterons pas.

Occuper ne suffit pas. Ce doit être le point de départ d’un changement de rapport de force, vis à vis de ceux et celles qui nous pourrissent la vie. il est absurde que 225’000 m2 de bureaux soient vides pendant que nous subissons une situation de pénurie de logement, orchestrée par les régies, mercenaires des propriétaires immobiliers.

Face aux paroles creuses des politiques il faut prendre plutôt qu’attendre, il faut créer des espace de rencontres plutôt que de loisirs, des lieux de vie plutôt que des habitations. Cette occupation devait s’inscrire dans cette logique, tout cela n’est qu’un contre temps.

Nos enfants n’ont pas de place en crèche ? Accueillions les.

Nos livres prennent la poussière ? Mettons les en commun pour constituer une bibliothèque.

Les salles de sport à 1000 balles l’année sont angoissantes ? Les occup feront office d’échauffement et demain nous nous entraînerons ici.

Nous n’avons pas les moyens de nous payer les services d’avocatEs ou de médecins ? Des permanences juridiques et médicales seront mises en place.

Des cours de langues aux ateliers de massage, les possibilités s’arrêtent aux limites de l’imagination et tout est possible car il est nécéssaire de construire collectivement, de manière autonome, sans calculs de politicienNEs et sans dictat monétaire.

Les obstacles seront nombreux mais nous sommes déterminéEs !"

Ci-dessous la lettre envoyée par le Collectif Prenons la Ville à Swisslife :

Concerne : Immeuble situé au 40 rue de la Coulouvrenière à Genève

Madame, Monsieur,

Vous n’êtes pas sans savoir que votre propriété susmentionnée fait l’objet d’un vif intérêt. En effet, ce bâtiment est vide depuis 24 ans et, depuis que vous en êtes propriétaire, cette situation ne s’est pas modifiée.

Tristes de voir des bâtiments entiers laissés vides - alors que les projets sociaux et culturels, notamment, ne manquent pas - nous vous soumettons aujourd’hui une proposition. Des projets nous en avons ; il nous manque des lieux. Il semblerait, étant donné le vide, que vous manquez de projets alors que des espaces vous n’en avez que trop.

Le Collectif Prenons la Ville souhaite investir ce bâtiment et lui redonner la vie qu’il mérite. C’est pourquoi nous vous demandons de nous laisser utiliser cette surface.

En espérant que ce courrier retienne l’attention qu’il mérite au vu de l’absurdité de la situation, nous vous prions de bien vouloir recevoir, Madame, Monsieur, nos salutations les meilleures.

Le Collectif Prenons la Ville
prenons-la-ville@riseup.net

P.S.

Le dossier de presse complet du Comité unitaire pour le droit à la ville :

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