Pour trouver des réponses aux questions qui la taraudent, elle sort de sa retraite pour arpenter les espaces peu sécurisants du quartier de Red Road. Entre les tours décrépies de ce complexe immobilier des années 1960 s’amorce alors une forme de traque où les rôles de proie et de prédateur·rice ne semblent jamais acquis.
A la croisée des cinémas du réalisme social britannique et de la mouvance danoise du Dogme95, ce premier long métrage d’Andrea Arnold comporte déjà tous les ingrédients qui feront la puissance de ses films suivants : un regard cru et sans misérabilisme sur la vie des classes moyennes et défavorisées britanniques, des personnages à vif, portés par une vitalité à la fois sourde et féroce et une ode désenchantée à l’environnement urbain qu’ils peuplent. Grâce à une narration sous-tendue par le motif du regard, entre attirance et répulsion, la réalisatrice britannique livre un thriller tout en tension doublé d’une réflexion sur le deuil, la résilience et le désir.
Pour sa troisième soirée, le ciné-club s’intéresse à l’une des questions les plus centrales et peut-être les plus complexes de la théorie féministe du cinéma : celle du regard. Pour aborder et déconstruire le schéma du regard masculin porté sur un objet féminin, nous aurons l’immense plaisir d’accueillir la chercheuse Geneviève Sellier, avec qui le public pourra discuter. Professeure émérite en études cinématographiques à l’Université de Bordeaux Montaigne, Geneviève Sellier est spécialiste de l’étude des représentations des rapports sociaux de sexes au cinéma et à la télévision. Directrice de publication du site Le genre et l’écran, elle y propose régulièrement des analyses de films et de séries.
Rendez-vous le jeudi 16 mai à 19h30 aux Cinémas du Grütli. La projection se poursuivra ensuite au bar du cinéma, où le ciné-club vous convie à une verrée dès 21h45.
Pour présenter les films et élargir le sujet, le ciné-club des soeurs Lumière propose des podcasts avant chaque projection ! Ils sont à découvrir sur La VostokE