Quelle éreintante expérience que celle de traverser le sous-voie de la gare de Renens, a fortiori en cette période de travaux, qui réduisent encore l’espace disponible à la foule d’usagers stressés par un rythme de vie effréné. Nos yeux souffrent, nos cerveaux brûlent, notre âme transpire, assiégée, assaillie qu’elle est par la dizaine de panneaux publicitaires tous aussi odieux les uns que les autres.
Nous avons eu l’espoir, pauvres esthètes romantiques, de goûter un sain répit oculaire lorsqu’ont été dressés les pans de bois automnaux devant les horreurs visuelles que les marketteux de tous bords osent appeler “concepts” et qui nous étouffent chaque matin. Fous que nous étions ! Il ne leur aura pas fallu plus d’une semaine pour réaliser que ces pans de bois faisaient de très rentables espaces publicitaires ! Plus proche des yeux, plus proche du coeur (coeur : n. masc. équivalent novlangue du “porte-monnaie”), se sont-ils assurément dit en dressant leurs oripeaux dans ce couloir exigu.
Mais c’était sans compter le zèle de ces vaillants justiciers anonymes, toujours prêts à rappeler à la masse fatiguée que nous sommes à quel point la publicité nous assomme, à quel point elle nous entame, à quel point elle nous amoindrit. Alors réveillons-nous ! Affirmons-nous ! Créons ! Les panneaux publicitaires font de si bons canevas.
ACTION ANTI-PUB PARTOUT, TOUT LE TEMPS !
