La semaine dernière, une quarantaine de flics en civils attendaient sur les deux issues du jardin du Sleep-in à Renens où de nombreux migrants dorment depuis l’évacuation du bâtiment occupé « Heineken ». Ils ont arrêté systématiquement toutes les personnes sortant du jardin du Sleep-in pour les emmener au poste où ils ont reçu des bracelets numérotés, se sont fait fouiller puis prélever systématiquement leurs empreintes digitales et leur ADN. Ceux qui n’avaient pas de passeports et avait déjà fait une demande d’asile ailleurs se sont fait confisquer leurs papiers de séjours européens, sans possibilité de les récupérer. Ceux qui possédaient plus de 100.- se sont fait confisquer le reste pour payer des amendes sans reçu. Depuis, sur plus de 200 personnes arrêtées, seulement une vingtaine ont été libérées et nous n’avons pas d’informations sur le sort réservé aux autres. La plupart de ceux qui ont été libérés n’ont plus de papiers à présenter en cas de contrôle d’identité et sont censés aller les chercher aux quatre coins de la Suisse, sans savoir quand ils y seront réellement envoyés.
À notre connaissance, il s’agit de la plus grosse rafle de « sans-papiers » effectuée par la police en Suisse romande. L’état a choisi de ne pas communiquer sur le sujet, mais il est facile de faire le lien avec les déclaration de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga il y a deux semaines : « il revient au canton de Vaud d’exécuter les renvois des étrangers en situation irrégulière qui ont élu domicile à Renens ».
Contrôles de police racistes, prison et misère, c’est l’accueil que réserve la Suisse à ceux qui survivent à la traversée de la Méditerranée. C’est la politique d’asile expéditive, repressive et inhumaine mise en place par Simonetta Sommaruga.