Si on avait de venir discuter avec vous de ce qui s’est passé ces derniers mois, c’est parce qu’on a l’impression qu’il y a des trucs qui sont intéressants à transmettre, qui vont au-delà des vidéos d’émeutes et du discours médiatique. Ce qui nous parait intéressant à raconter et qui a fait la force du mouvement à Rennes, c’est à son auto-organisation.
Tout d’abord à l’université, puis dans une dynamique de convergence des luttes avec des assemblées interpro/luttes, différents outils ont été mis en place pour proposer les prochaines dates de mobilisation, lutter contre la répression face à la police et la justice, nourrir les luttes/grèves, etc... Ce sont des outils que l’on espère durables et porteurs de perspectives révolutionnaires.
Lorsque l’université a fermé pour les vacances, l’intensité de la lutte contre cette loi s’est heureusement propagée dans d’autres secteurs d’activités (cheminots, routiers, postiers, etc), surtout après le passage en force du projet de loi à l’assemblée nationale. C’est à ce moment que beaucoup de liens se sont créés entre syndicalistes, travailleu-ses, encarté.es et les étudiant.es / lycéen.nes / autonomes regroupé.es dans une AG sur la fac. A partir de ces liens, il a été possible de soutenir largement les différents blocages économiques mis en place par les salarié.es et d’acquérir une véritable force dans le bras de fer engagé depuis plusieurs mois.
Grâce aux liens créés entre les différentes composantes de la lutte, on est suffisemment fort.es pour prendre des lieux, les garder quelques temps, imposer notre présence à la mairie. C’est un super terrain d’expérimentation et de transmission de pratiques. Dans les manifs, on n’est plus une minorité à “faire des trucs” mais on est soutenu.es et rejoint.es par une grande partie du cortège. Si c’est le cas c’est grâce au travail de discussion avec les participant.es des assemblées autour de la non-dissociation des différents modes d’actions et de l’intérêt stratégique de certaines actions plus ou moins offensives. Ces derniers mois ont permis au cours d’actions dans les rues de propager l’action directe contre l’économie et son monde.
Et ce sera l’occasion de discuter ensemble de comment la situation à Rennes peut faire écho ou non avec la situation lausannoise et de possibles perspectives.