Écologie - Antiindustriel Manifestation

Retour sur la première Grève du Climat de 2020

17 janvier 2020, première Grève du Climat de 2020. 10,000 personnes dans la rue à Lausanne, 5 interpellations. Un petit compte-rendu photographique de la manif de ce vendredi.

Lausanne |

C’est plutôt chill au début. Mais je remarque en descendant à la gare qu’il y a quand même un peu plus de flics que d’habitude, en tout cas pour une grève du climat.

Il y a des pancartes assez drôles !

Je cherche le bloc révolutionnaire annoncé sur Renversé, mais je ne le trouve pas. Tout d’un coup, je vois un mouvement de masse de flics et me rends compte de l’endroit se trouve le bloc.

Le bloc est vite nassé et la manif commence à partir sans elleux. Il y a quand même des personnes qui restent par solidarité ou curiosité. Une batucada solidaire reste et commence à jouer au rythme de “tout le monde déteste la police” et “libérez nos camarades”. Malgré les cris, les appels et les slogans illes refusent de laisser le bloc partir.

Un premier flic en civil vient aider les autres. Il en arrive un deuxième, vêtu de la même manière, mais je n’arrive pas à le prendre en photo. En tout cas, il a suffit d’un mouvement du bloc nassé pour que les bleus se jettent sur eux avec plaisir.

Les keufs ne lâchent pas leur argument : c’est illégal de se masquer ; leur encerclement du bloc est donc justifié. Bien sûr, illes sont en train de tout filmer en même temps. On n’a qu’à rester à la maison si on ne veut pas que nos visages soient filmés !

Les flics antiémeutes arrivent et essaient d’interpeller deux personnes du bloc et de les amener au fourgon. On ne sait pas trop pourquoi ils ont choisi ces deux en particulier. Il semble que ce soit le hasard qui en ait décidé. On essaie de les bloquer mais ça ne marche que moyennement.

Illes arrivent à les rapprocher du fourgon mais sont obligés de s’arrêter au milieu de la route.

Deux personnes encore sont interpellées. Finalement, illes arrivent à mettre trois personnes dans le fourgon.
On change de tactique et on essaie alors de bloquer le fourgon. Mais malgré nos efforts, le fourgon part et les flics se vengent en arrêtant une autre personne. De nouveau, illes semblent avoir choisi un peu au hasard.

Malgré tout, la batucada reste solidaire !

Les flics partent et je retrouve quelques camarades du bloc. Étonnement, les flics les ont laissé partir... après les avoir identifiés. On se donne rendez-vous à l’hôtel de police après la manif pour voir ce qu’on peut faire pour les camarades.
En montant le Petit-Chêne je retrouve le gros de la manif. Assez drôle comme changement d’ambiance après la tension d’avant. Je me trouve entouré d’enfants qui scandent “caca, pipi cacapipitalism”. C’est super !

On arrive devant la banque Crédit Suisse. On s’arrête en face. Les keufs sont un peu tendus mais rien ne se passe à part des discours.

Je m’amuse à trouver des pancartes drôles.

Je finis par me retrouver au milieu d’un bloc vegan assez grand. C’est cool de voir autant de pancartes avec des messages antispés.

On arrive enfin à la Riponne. J’ai mal au dos et je commence à sentir les endroits où les flics m’ont frappé.

J’écoute un peu les discours mais il n’y a rien de particulièrement intéressant à part le discours d’une militante kenyane. C’est la seule qui semble faire référence à la cause des problèmes climatiques... Les autres s’échinent plutôt à éviter toute mention du capitalisme. C’est assez ouf.
Je m’ennuie un peu mais heureusement je trouve des potes qui ont du cidre et on s’amuse à papoter un peu. On se rend compte que Greta Thunberg va parler en observant que tout d’un coup il y a un mouvement de foule en direction des escaliers de la Riponne. Elle fait son discours, perso je trouve qu’elle ne dit rien de mauvais mais rien de particulièrement intéressant non plus. C’est donc un peu choquant quand, une fois son discours fini, la foule commence à scander “Greta, Greta, Greta”. J’ai l’impression d’être dans une secte.
Bien sûr, dès l’instant où elle finit son discours les gens tournent les talons. La plupart n’écouteront pas quand une pote arrivera à faire en sorte qu’au micro, on appelle la foule à aller devant l’Hôtel de flic.
Je bouge gentiment à l’Hôtel. Il y a déjà du monde là-bas. Certain·e·s improvisent des prises de paroles, franchement bien, surtout pour des discours spontanés.

Les flics nous regardent. On les ignore.

On fait le tour du bâtiment quelques fois. Heureusement la batucada est de nouveau là et met l’ambiance. On est plus nombreux·euse que je m’y attendais.

Perso je peux plus rester. Je dois partir. Mais d’autres restent et j’apprends plus tard que les copain·e·s ont été liberé·e·s assez tard le soir et condamné·e·s à de lourdes amendes.

Je m’attendais pas du tout à une manif pour le climat aussi mouvementée. Peut-être que les flics veulent s’entraîner, peut-être qu’illes veulent faire des exemples pour éviter des actions plus radicales. En tout cas leurs actions ont choqué pas mal de monde et j’imagine qu’elles ont plutôt contribué à la radicalisation des jeunes que l’inverse.

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