C’est à coup sûr que vous vous êtes retrouvé·e·s face à la récente campagne de pub de McDo, et que vous avez failli vous étouffer en lisant leurs slogans : “Simplement bon”. Magnifique occasion qui nous a été servie de finir leur phrase avec des simples mais efficace “A Polluer”, “A Tuer” ou encore, et je tiens à souligner le bon goût de celui·elle à son origine, “Simplement Spéciste”.
Malheureusement, tout ça ne permet pas de bien détruire leur message. Leurs images bourrées de messages subliminaux afin de pourrir de l’intérieur la tête des passan·te·s étant toujours trop visibles et disponibles du regard. C’est pourquoi, après mûres réflexions, un groupe s’est organisé et, la nuit du 5 au 6 avril, a décidé de rectifier leurs messages en remettant en contexte la place à la viande dont ils se vantent tant.
C’est ainsi que, marker et affiches sous le bras, nous avons rendu la place méritante aux réelles victimes de ce marché de l’horreur en affichant publiquement et sans une épaisse couche de photoshop, ce que cache réellement des “Magnifiques Burgers de chez McDonald’s”.
Ainsi, plus d’une dizaine affiches ont eu l’honneur de se faire corriger, montrant enfin aux yeux de tou·te·s, et comme celà devrait être le cas depuis longtemps, la réalité et non plus une image aliénée, créée de toute pièce et maquillée pour la rendre plus “attractive” que veut nous donner le capitalisme ambiant.
A travers cette action, le but n’a pas été de revendiquer ouvertement l’Antispécisme, bien que c’est une pensée qui mériterait d’être écoutée à sa juste valeur, mais une réelle prise de conscience du monde qui nous entoure. Certes, la souffrance animale est largement sous-estimée et sur-acceptée par la société, mais elle ne découle que, voire uniquement, d’une culture de l’image avant tout. Les multinationales ne cherchent qu’à s’enrichir, et ce n’est pas un fait récent, mais le problème est que, de cet objectif et de ce pouvoir tant politique qu’économique ainsi qu’idéologique qu’elles possèdent, elles vont avoir les moyens de cacher la réalité aux yeux du monde, de modifier l’opinion publique et la morale commune afin d’optimiser son bénéfice, au détriment de toute éthique élémentaire.
C’est de ce pouvoir que nous revendiquons réellement. C’est du retour de la réalité sur l’imagerie, de cette société de consommation et d’insouciance, que nous exigeons. Si le monde retrouvait la notion de vraies informations, si l’imaginaire commun reflétait la réalité, si les valeurs humaines étaient réellement appliquées, alors le spécisme, le sexisme, le racisme, l’homophobie, la transphobie, la xénophobie et toutes ces idées dont nous cherchons à nous débarrasser ne seraient qu’un vague souvenir. Si l’information retrouvait sa place, personne ne pourrait répondre qu’il “ne savait pas” !
“C’est à l’Église qu’on croit. Ici, on sait et on vérifie !”
- Anonyme, Mai 2016