Il faut absolument que l’on parle de ce qui ce passe à 730km de nous, ici, en Suisse. La politique d’accueil des réfugié-es à Calais est depuis longtemps une ignominie des plus crasses, mais elle prend une fois de plus, un tournant inhumain et indigne. Il est terrifiant de voir que Calais n’est qu’une des mille facettes de cette politique devenue monnaie courante en Europe, la diabolisation de la migration et de l’exil et, avec elle, la déclaration universelle que tout les moyens sont bons pour lutter contre eux, ignorant tout les droit humains, quels qu’ils soient !
En évacuant la partie sud de la "jungle" de Calais, les autorités françaises ont à nouveau montré leur indifférence profonde et leur mépris de la cause humaine. Pour se justifier, le pouvoir invoque "l’opération humanitaire", la gestion difficile de 3500 personnes concentrées sur un même territoire ou encore la proposition d’une solution à tous et toutes. Mais de quelle grandeur d’âme faites-vous étalage ici, M. Kaze-noeud-VE, ministre du désordre, dans un État de droit-e décomplexé-e. Face à tant de gens dans la précarité, votre réponse est immonde.
Certes les conditions de vie – ou de survie – sont particulièrement difficiles dans la "jungle", et la question n’est pas de vouloir pérenniser ces conditions d’accueil à bien des égards dégradantes. Mais force est de constater que ce bidonville s’est développé du fait de l’inaction, de l’abandon et de la lâcheté des pouvoirs publics pour garantir des conditions de vie digne à ces exilé-es !
Il est évident que reloger correctement et décemment 3500 personnes en un seul jour, une seule semaine même, est impossible. Là n’est pas la question. En revanche, la seul raison pour laquelle ces milliers de gens sont concentré-es à cet endroit dans de si piètres conditions, c’est parce que l’État n’a pas agi d’une quelconque manière pour venir en aide à ces personnes.
Bien au contraire, c’est sous le prétexte que des conditions de vie moins inhumaines pourraient produire « un appel d’air » envers d’autres réfugié-es, que le gouvernement français a décidé de se défausser sur les associations et les bonnes volontés. Celles-ci sont admirables, mais ne peuvent pas tout faire.
Ce désengagement de la puissance publique est une honte dans un pays qui même en période de crise, reste la sixième puissance économique mondiale ! Pire, c’est abject de penser qu’il faut dégoutter les réfugié-es de "notre" pain, de "nos filles" et de "notre herbe", discours raciste, haineux, fasciste et insupportable ressorti des caves et cryptes de "l’apocalypse". Les accord d’Evian de 1938* ne sont pas tant différent des conseils européen pour résoudre la "crise" de la migration....
Nous n’avons pas une quelconque pression possible face à un gouvernement, de plus étranger, me direz-vous. C’est possible, mais de grande choses se sont accomplies sans que personne n’ait pu se douter qu’elles étaient possibles. Mais le plus important, ce n’est pas de savoir si nous pouvons faire quelque chose ou pas. C’est à nous qu’incombe la tâche de nous lever, en frères et soeurs, contre cette politique abjecte, ignorant tout les droit humains dont ce gouvernement se réclame garant. Il nous faut choisir aujourd’hui entre la civilisation et la sauvagerie* !
