Cette collaboration entre Freysinger et San Giorgio ne nous a pas étonnées plus que ça. Pour rappel, ces derniers avaient déjà fait une vidéo en 2014 nommée « Réflexion sur une crise à venir ». Tous les deux sont des personnages publics de l’extrême-droite européenne et sont invités partout en Europe. Freysinger a été l’invité d’honneur des « Assises sur l’islamisation » organisées par les Identitaires en France. Il a également et récemment été invité par le magazine d’extrême-droite allemand « Compact » lors d’un congrès avec le mouvement islamophobe et anti-migrants Pegida. Quant à San Giorgio, celui-ci a donné des conférences avec presque tous les groupes néo-fascistes européens : Terres Celtiques à Grenoble, Le Local des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires de « Batskin » alias Serge Ayoub à Paris, Casapound à Rome, Résistance Helvétique à Sion et même pour une conférence de suprémacistes blancs aux Etats-Unis. Il fait également des affaires avec le mouvement et les éditions antisémites d’Alain Soral depuis des années.
Suite à une vidéo où San Giorgio donne une interview au néo-fasciste français Daniel Conversano, l’Etat valaisan et Oskar Freysinger, embarassés, ont préféré renoncer à cette collaboration.
Dans cette vidéo, Piero San Giorgio se lâche et crache tout son mépris contre « les tarlouzes », « le gauchisme » et « le socialisme » ; tout en pronant un darwinisme social et un eugénisme à peine voilés.
Daniel Conversano, en parlant des migrantes, dit, dans l’interview « moi ça me fait pas peur 50’000 migrants qui arrivent en bateau, parce que si tu mets 20 mitraillettes en face, c’est terminé », « voilà, en gros, pour faire simple » lui répond San Giorgio en souriant.
Piero San Giorgio, ce millionaire ex-cadre d’Oracle Corporation, ex vice-président de SalesForce, chez Solix Technologies et fondateur d’Andiamo, une société qui « aide » à l’expansion européenne de start-up américaines veut donc nous apprendre comment survivre à « l’effondrement économique » à coup de stages payants, en vendant ses livres et en nous montrant comment investir dans l’or. Mais à quoi va bien pouvoir lui servir tout l’argent qu’il gagne avec son marché du survivalisme si « l’effondrement économique » est pour demain ? Et si effondrement économique il y a, San Giorgio n’est-il pas de la classe qui est responsable du désastre ?
Ce personnage est devenu millionaire sur le traitement de données concernant les marchés du Moyen-Orient, de l’Europe de l’Est et de l’Afrique. Il est ainsi le type même du business-man néo-libéral, néo-colonialiste et fait donc partie du problème et non de la solution.
Si on suit la logique de San Giorgio on devrait toutes s’armer, acheter des masques à gaz, des boîtes de conserve et repérer les faibles. Pas étonnant que ce discours plaise aux néo-fascistes de tout poil.
En 2013, Piero San Giorgio avait déjà pris la parole devant les officiers et les sous-officiers supérieurs de la brigade d’infanterie 2 pour le bilan 2012 et pour fixer les « points forts » de l’année 2013.
En 2012, il avait écrit un commentaire facebook où il affirmait au sujet des jeunes qui participent au black block :
« Mes contacts dans les états-majors d’armées européennes me disent que selon eux, certains de ces “jeunes“ sont pilotés (nourris, logés, transportés d’une ville à l’autre par avion, etc.) par certains services secrets de certains pays (Allemagne, UK, etc.) pour servir des “intérêts supérieurs“… effectivement à creuser. »
On se demande bien si les institutions suisses referont appel à son « expertise » dans le futur.
RAGE – Réseau d’Agitation – Réseau Antifasciste Genève