En tant que réseaux de solidarité avec la révolution du Rojava et les luttes des peuples au Kurdistan, nous vous invitons à une présentation en ligne sur la situation actuelle au Kurdistan.
Le gouvernement turc AKP-MHP a annoncé il y a plusieurs semaines une nouvelle offensive militaire au Kurdistan du sud (nord irakien), dans l’objectif de prendre le contrôle de la région de Garê, base stratégique de la guérilla kurde du PKK. Il a reçu pour cela le feu vert de tous ses partenaires, dont l’Iraq, où le président Erdogan était en visite ce lundi 22 avril. Les deux pays y ont signé plus de 20 accords, dont sécuritaires et économiques. Erdogan annonce avoir “partagé [sa] conviction que la présence du PKK en Irak prendra fin” tandis que la construction de la “Route du développement” - axe commercial reliant le port de Faw au sud de l’Irak à la Turquie - a aussi été actée, en présence de ministres des émirati et qatari.
Pourtant, au Kurdistan du sud, les montagnes, le soutien des populations locales mais surtout l’expérience et l’inventivité militaire permettent à la guérilla de lutter depuis des années avec bravoure et succès contre la seconde armée de l’OTAN. Ce malgré un soutien matériel quasi inconditionnel à la Turquie de la part de ses alliés occidentaux et les moyens multiples utilisés par l’armée turque : armes chimiques, avions de chasse, drones et hélicoptères en plus de tentatives d’invasion terrestre. Lors de la nouvelle phase d’invasion de l’Ukraine par la Russie à l’hiver 2022, la Turquie s’est faite remarquée sur la scène internationale par diverse manière et particulièrement par les livraisons de drones Bayraktar-TB2 à l’Ukraine. Nous savons depuis le 21 mars dernier que les forces de la guérilla sont en capacité de détruire ces drones, représentant l’un des outils militaires phare de l’Etat turc.
Ce revers militaire s’accompagne d’une lourde défaite politique et électorale pour le gouvernement fasciste de l’AKP-MHP lors des élections municipales du 31 mars dernier. Celles-ci ont de nouveau été le théâtre de fraudes, d’attaques et de menaces sur l’auto-détermination de la population locale dans les régions kurdes.
C’est dans ce contexte que l’armée turque a amorcé ces derniers jours les premières étapes de l’invasion de Garê en bombardant la région de Mêtîna. La répression contre le mouvement de libération kurde s’étend par ailleurs jusqu’en Europe, avec l’expulsion de militants, des attaques de fascistes turcs ou récemment la perquisition de chaînes de TV kurdes en Belgique et l’arrestation de militants en France.