Le 3 juin 2025 à Genève se tenait à la ferme du Lignon une conférence organisée par le collectif parents, un collectif anti-trans et complotiste. Soutenu par des figures et associations complotistes d’extrême droite, le collectif parents milite activement contre les droits fondamentaux des personnes trans, notamment des jeunes. Ils diffusent de la désinformation au sujet des personnes trans en se basant sur des arguements scientifiquement refutés, qu’ils font passer pour des vérités.
Sous l’impulsion de plusieurs collectifs antifascistes, queer et féministes de Genève, un appel à rassemblement avait été diffusé sur les réseaux. Le commmuniqué qui suit, relate le déroulé du rassemblement et notamment des violences policières qui y ont eu lieu.
Les collectifs antifascistes, queer et féministes, appelaient à se rassembler à 18h45, soit 45 min avant le début de la conférence, à la ferme du Lignon avec pancartes et drapeaux trans à la main. Alors que les premières manifestantExs (environ une vingtaine) arrivaient devant la ferme du Lignon, 4 agents de sécurité identifiés comme faisant partie du groupuscule néo-nazi Résistance Helvétique barraient l’entrée. L’un d’eux a alors direct appelé la police, qui était déjà prête à intervenir. En effet, à 18h00 3 fourgons de flics anti-émeutes sortaient de la caserne pour se garer dans les rues voisines de la ferme. Derrière le portail de la ferme, ont été reconnues plusieures TERFS notamment des membres du collectif transmisogyne Femmes Révoltées et Stéphane Mitchell de l’AMQG (une association qui lutte activement contre les droits fondamentaux des personnes trans et affiliée à des figures politiques d’extrême droite). Depuis plusieurs années, ces mêmes militantes TERFS, sont très actives. Elles ont été aperçues à des événements anti-trans (Posie Parker, juin 2024 Genève), elles ont distribué de la propagande transphobe et amené des pancartes anti-trans à des manifestations féministes (Grève féministe 2023 et 2024, 8 mars 2025 Genève), mais aussi exercé du lobbying anti-trans auprès de la ville de Genève.
N’arrivant pas à accéder à la salle où se tenait la conférence, à cause des agents de sécurité puis de la trentaine de policiers anti-émeutes, les militanxtEs ont décidé de déployer une banderole et de créer une chaine humaine devant le portail de la ferme pour empêcher aux visiteurs d’y accéder.

La police n’a respecté aucun protocole de sommation et a commencé à charger les manifestantExs. La vingtaine de militantExs s’est alors fait matraquer dans les côtes et dans le dos, iels se sont pris des coups pieds dans les tibias, ont été violemment jetéExs à terre, se sont fait presser des nerfs sous les oreilles et étrangler les jugulaires. Après cette première charge la police a continué de faire reculer les militantExs à coups de matraques, certainExs militantExs ont été trainés au sol par les jambes sur des dizaines de mètres, des sacs à dos ont été arrachés et des affaires matérielles détruites. Une trentaine de camarades est arrivée par la suite en renfort. La répression n’a pas empéché les manifestantExs de continuer à crier des slogans, d’occuper la rue et de lire un discours. Au même moment, des camarades tractaient des flyers explicatifs au sujet de la conférence transphobe et des groupes qui l’organisaient.
Des personnes qui voulaient assister à la conférence ont continué d’arriver ; elles ont foncé violemment vers les manifestantExs afin de se frayer un passage. Elles ont dit des violentes insultes racistes aux militantExs raciséExs, ce qui confirme une fois de plus la haine envers les minorités qui anime le public de ce type d’événements.

La police a retranché le rassemblement par la force jusqu’à une rue centrale du quartier du Lignon où la tension est montée entre la police, les manifestantExs et certainExs habitantExs. Le rassemblement s’est alors dissout.
- A notre connaissance deux personnes se sont fait contrôler leur identité par la force lorsque le rassemblement se trouvait encore proche de la ferme. UnEx camarade témoigne qu’elle a été immobilisée des deux bras par des policiers, un autre agent lui aurait demandé de sortir sa carte d’identité alors qu’elle était incapable de bouger ses bras.
- Plusieurs constats médicaux
- De nombreux bleus et hématomes
- De nombreux témoignages de personnes qui boitaient pendant plusieurs jours après
- Des maux de tête et migraines pendant plusieurs jours suite aux étranglements et aux coups subis vers les oreilles
- De nombreuses personnes en état de choc les jours suivants
L’intervention policière lors du rassemblement, a été complétement disproportionnée. Une fois de plus, la police cautionne, protège et permet la diffusion de propos de haine d’extrême droite et anti-trans.

Plusieurs mails ont été envoyé à la ferme du Lignon le jour de la conférence. Les personnes témoignaient de leur indignation face à la tenue d’une conférence transphobe à la ferme et demandaient son annulation. La ferme n’a jamais répondu à personne. Le MAPC et d’autres camarades paysans ont également interpellé la ferme du Lignon sans aucune réponse de leur part. La ferme du Lignon a gardé l’événement comme si de rien n’était et, par son silence, a consenti à ce que des groupes d’extrême droite, complotistes et anti-trans puissent diffuser en toute impunité leurs propos de haine.
Face à la désinformation et les propos de haine anti-trans que le collectif parents véhicule depuis des années, l’argument de la liberté d’expression ne marche pas : la transphobie n’est pas une opinion ! La ferme du Lignon aurait dû annuler la venue de transphobes au sein de son établissement, plutôt qu’envoyer la police tabasser les manifestantExs.
Le collectif parents a annoncé qu’ils allaient continuer d’organiser des événements : restons à l’affût pour empêcher leur venue et la diffusion de leurs idées nauséabondes et dangereuses !
Pas de quartiers pour les transphobes, pas de transphobes dans nos quartiers !
Face à la répression et à la violence policière, face à une ferme du lignon complice, BOYCOTT LA FERME DU LIGNON !