Répression - Enfermement Prisonniers politiques

Actions pour la journée des prisonnier·èrexs politiques

Aujourd’hui, le 18 mars, les yeux et les cœurs doivent être tournés vers les prisonnier·èrexs politiques. Vers les personnes qui sont en prison pour leur lutte ou leurs convictions. Des personnes qui ont décidé, consciemment ou inconsciemment, de ne pas jouer le jeu de la logique dominante d’exploitation, d’oppression et de destruction. Des personnes comme Ella qui ont décidé de lutter contre la destruction de nos moyens de subsistance. Des personnes comme Azat Miftakhov et 15’000 autres prisonnier·èrxs qui luttent contre le régime de Poutine avec les moyens les plus simples. Des personnes comme Elany qui mettent en pratique leurs convictions. Des personnes comme nous tout·exs, qui, chaque soir, s’enfoncent dans la nuit avec l’espoir d’un matin sans domination.

Aujourd’hui nous avons écris le nom de quelques unes de ces personnes sur des panneaux et des banderoles à Berne et La Chaux-de-Fonds et avons créé le chemin des prisonniers·èrexs politiques à Bienne.

Mohammed Adam Tupac a été arrêté après les manifestations nationales du 13 janvier 2022 au Soudan. Il a été touché par deux balles et torturé après son arrestation. Tupac a 17 ans et est tenu pour responsable du meurtre d’un policier malgré l’absence total de preuves. Sa mère se bat sans relâche pour lui, pour sa libération et contre la dictature militaire. Tupac est le symbole de nombreux·ses prisonniers·èrexs politiques au Soudan et de toute la révolte contre le Coup d’Etat de la junte militaire meurtrière.
Julij Bojarschinow est un anarchiste en Russie. Il a été condamné à 5 ans et demi de prison pour avoir soit disant fait partie d’un réseau terroriste qui aurait planifié des tentatives de renversement avant les élections présidentielles et la Coupe du monde de football 2018. Il a été torturé, tout comme de nombreux·ses autres prisonniers·ères anarchistes et antifascistes en Russie. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, il est d’autant plus important de soutenir ces personnes qui se sont révoltées contre le régime brutal de Poutine depuis de longues années !
Muhammed Tunc est un activiste kurde. Il est détenu à Pforzheim en Allemagne en vue de son expulsion. Il a déjà pu empêcher à deux reprises sa propre expulsion vers la Turquie. Il a grandi en Allemagne et s’est toujours engagé dans la lutte antifasciste, ce qui l’a mis en conflit avec la loi. Il a été gravement agressé et blessé physiquement à deux reprises. En Turquie, il risque d’être torturé et emprisonné pendant des années.
Les quatre anarchistes Dmitry Dubovsky, Igor Olinevich, Sergei Romanov & Dmitry Rezanovich luttent contre le régime biélorusse sous le nom de “Black Banner”. Ils ont été arrêtés dans la région frontalière entre l’Ukraine et la Biélorussie et condamnés à des peines de prison allant jusqu’à 20 ans. Leurs déclarations impressionnantes de courage devant le tribunal peuvent être lues ici en anglais :
https://a2day.org/belarus-anarchist-partisans-words-in-court/
Nikita Uvarov a été arrêté en Sibérie avec deux amis à l’âge de 14 ans. Il a été condamné à cinq ans de colonie pénitentiaire pour avoir projeté de faire exploser le bâtiment des forces de sécurité construit dans le jeu informatique en ligne Minecraft.
Lina est une antifasciste en Allemagne. Elle est en détention préventive depuis 498 jours dans une prison de haute sécurité. L’Etat allemand lui reproche de s’être opposée de manière militante aux fascistes. Son arrestation a déclenché un vaste mouvement de solidarité pour mettre fin à la criminalisation de l’antifascisme.
Muhabbet Kurt est une révolutionnaire kurde du MLKP condamnée à la prison à vie en Turquie. En 2019 elle a suivi Leiya Güven dans sa grève de la faim contre l’isolement d’Abdullah Öcalan. En détention elle a résisté a des violences sexuelles. Muhabbet fait partie de milliers de révolutionnaires, militant·esx, journalistes, artistes ou encore avocat·esx détenues dans les prisons turques.
Georges Ibrahim Abdallah est un militant de la Fraction armée révolutionnaire libanaise engagé pour la libération de la Palestine. Il est incarcéré en France depuis 1984 ce qui fait de lui le plus vieux prisonnier politique d’Europe. Il aurait du être libéré en 1999 mais ses demandes de libérations conditionnelles sont systématiquement rejetées sous prétexte qu’il refuse de se repentir. Il revendique fièrement son engagement révolutionnaire qu’il poursuit depuis la prison.
Lore Elisabeth est une travailleuse communautaire de Philadelphie aux Etats-Unis. Participante aux manifestations du mouvement Black Lives Matters, elle est accusée d’avoir mis le feu à des voitures de polices après la mort de George Floyd. Elle fait partie des centaines de militant·exs réprimés pour leur actions contre le racisme étatique.
Can This Theu est une paysanne du Vietnam mobilisée contre l’accaparement des terres agricoles par les lobby industriels. Elle et son fils ont étés condamnés à 8 ans de prison pour propagande anti-étatique. Elle fait partie de la communauté de lutte Duong Noi dont plusieur·exs membres sont actuellement emprisonné·exs.
Aysel Tuğluk est une politicienne kurde du HDP. En 2009 le régime d’Erdogan déclare sont parti illégal et emprisonne des dizaines de ses membres. Elle reste détenue malgré le fait qu’elle souffre d’une maladie neurologique grave.
Libre Flot est un prisonnier politique détenu en France en isolement total depuis décembre 2020. Il est accusé d’association de malfaiteurs terroristes, un chef d’inculpation qui permet des arrestation sans qu’il n’y ait eu ni crime ni préparation. C’est apparemment son engagement dans la lutte contre Daech au Rojava que le gouvernement français tente de criminaliser. Le 27 février dernier il a entamé une grève de la faim pour protester contre ces conditions de détention.
Khitam Saafin est une féministe palestinienne de l’union des comités de femmes palestiniennes (UPWC). En 2020, les forces d’occupation israéliennes ont déclaré l’organisation illégale et arrêté plusieur·es de ses membres.
Pola Roupa est membre de l’organisation Revolutionary Strggle en Grèce. Elle a été condamnée à la prison à vie, accusée d’avoir attaqué la devanture de plusieures banques et d’avoir détourné un hélicoptère dans une tentative de libérer un de ses camarades.
Siyanda Mngaza est une jeune femme condamnée a 4 ans et demi de prison au Pays de Galle pour s’être défendue d’une attaque raciste au cours de laquelle elle à été grièvement blessée.
Zeynab Jalalian est une révolutionnaire kurde qui a été condamnée à la prison à vie en Iran. Elle a été accusée d’être membre du Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK). Elle a toujours refusé de se repentir. Dans une lettre publiée à l’occasion du 8 mars, elle a écrit : "Lorsqu’une femme s’engage sur le chemin de la liberté, aucune persécution ne peut l’en détourner.
Zara Mohamadi a commencé à purger sa peine de cinq ans à Sine (Sanandaj) en Iran en janvier 2022. Elle est considérée par le régime iranien comme une menace pour la sécurité nationale en raison de son activité de militante de l’ONG Nojin et de professeur de kurde.
Katham Hot est un activiste environnemental du Baloutchistan. Il s’engage pour les habitant·exs de villages qui n’ont souvent même pas accès à l’eau potable. Parce qu’il a informé et été entendu, l’Iran le considère comme un danger. Il a été arrêté il y a 20 jours.
Hamza Sawari est emprisonné en Iran depuis l’âge de 16 ans, c’est-à-dire depuis 2005. Il a été arrêté en même temps que ses deux frères, Mohammad Ali et Jafar Savari, tous deux exécutés par le régime iranien en 2007. Beaucoup de ses codétenus se souviennent d’Hamza comme d’une personne inspirante, il a été témoin de beaucoup de tortures personnelement et sur ses codétenus. En prison, il enseigne l’arabe, l’anglais et le français à d’autres détenus, et surtout, il écrit contre la peine de mort !

Liberté pour tous·texs les prisonniers·èrexs politiques, partout dans le monde !

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