Logement - Squat Droit à la Ville

Appel de la CUAE à la manif du 23 mars

Pour des conditions de logement dignes pour touxtes les étudiant.e.x.s et contre la gentrification !

Genève | Université de Genève |

La situation du logement pour les étudiant.e.x.s est critique. Les étudiant.e.x.s ont des difficultés à trouver un logement abordable en raison de leurs difficultés financières. Si iels en trouvent tout de même, iels peuvent aussi se retrouver dans des situations compliquées (exiguïté, promiscuité, insalubrité, loyers élevés, conflits au sein du logement). Par exemple, les étudiant.e.x.s peuvent être contraint.e.x.s d’habiter avec leurs parents ou avec d’autres colocataires avec qui les rapports peuvent être conflictuels. Aussi, les logements en ville coûtant d’autant plus chers, les étudiant.e.x.s se retrouvent régulièrement contraint.e.x.s à s’installer en dehors du canton de Genève et doivent alors effectuer de longs trajets. Par ailleurs, les étudiant.e.x.s peuvent manquer d’espace, notamment pour étudier de manière convenable. Enfin, les prix exorbitants demandés par les propriétaires contraignent beaucoup d’étudiant.e.x.s à travailler en parallèle de leurs études. C’est ainsi près d’un.e.x étudiant.e.x sur deux qui estime son activité rémunérée absolument nécessaire (Observatoire de la Vie Étudiante (OVE), 2022, Enquête G3 sur les conditions de vie et d’études, Activité rémunérée, finances et niveau de vie, OVE, 2021).

Ceci prend du temps et de l’énergie qui empêche de pouvoir suivre les cours, réviser ces derniers, réaliser des activités de son choix et de convenablement se reposer. Touxtes les étudiant.e.x.s ne sont pas égaux.le.x.s face à cela. Alors que certain.e.x.s triment pour (sur)vivre, d’autres ont davantage de temps et d’énergie pour pouvoir suffisamment se consacrer à la poursuite de leurs études. Ces inégalités dans les conditions de vie entre les étudiant.e.x.s constituent donc des inégalités claires dans les études et se répercutent nécessairement dans les résultats scolaires. Le droit aux études ne peut valoir sans avoir des conditions d’études convenables, qui passent par des conditions de logements dignes !

À ce propos, les logements étudiants n’en sont pas la garantie. La Cité Universitaire à Champel qui loge plus de 850 étudiant.e.x.s présente des conditions déplorables. Entre autres, les étudiant.e.x.s subissent des contrôles semestriels infantilisants, ne peuvent pas acheter de meubles et doivent annoncer et payer la venue de leurs invité.e.x.s. Ces conditions doivent être améliorées immédiatement. Par ailleurs, dans le cadre de la rénovation des bâtiments A et B de la Cité Universitaire, plus de 200 des places de logement manqueront dans les prochaines années. Aucune proposition de relogement n’est prévue, aggravant la situation des étudiant.e.x.s en recherche d’un logement.

La Cité Universitaire à Champel qui loge plus de 850 étudiant.e.x.s présente des conditions déplorables.

Bien que le rectorat soit conscient de cette réalité, les statistiques accablantes de l’OVE, la forte demande (surpassant largement l’offre) du Bureau des Logements de l’Université, la surcharge de travail de l’assistante sociale de l’UniGE, la quantité énorme de demandes de bourses, le rectorat ne fait rien. Au contraire, ce dernier propose de fausses solutions au problème du logement : création d’un Student Center pour y installer des salles de coworking et des terrains de sport, coaching, cours de gestion du stress, … Ces mesures s’inscrivent dans une logique profondément néolibérale du “bien-être étudiant”, occultant ainsi les réalités matérielles et les souffrances concrètes auxquelles les étudiant.e.x.s font face. Si les financements sont là pour ces mesures ainsi que pour les plans d’investissment du rectorat, comment se fait-il que celui-ci ne soit pas en mesure de débloquer des fonds pour soutenir en une aide matérielle concrète les étudiant.e.x ? Celui-ci préfère consolider la 49e place de l’UniGE au classement de Shangaï en construisant des gros bâtiments en verre (style Rolex Student Center à l’EPFL), plutôt que d’offrir des logements dignes aux étudiant.e.x.s.

Ces mesures s’inscrivent dans une logique profondément néolibérale du “bien-être étudiant”, occultant ainsi les réalités matérielles et les souffrances concrètes auxquelles les étudiant.e.x.s font face.

Cette situation s’inscrit également au sein du contexte plus général de l’économie capitaliste genevoise. Les logements sont accaparés par un petit nombre de propriétaires qui préfèrent le profit à la dignité des locataires et où le reste de la population a du mal à se loger de manière adéquate. Ainsi, bien que la situation du logement estudiantin soit innaceptable, il est aussi important de se rappeler que l’arrivée massive des étudiant.e.x.s dans une ville fait (presque automatiquement) monter les loyers. En effet, lorsque le logement et l’accès à l’espace sont considérés comme des marchandises comme c’est le cas au sein du capitalisme, la venue d’étudiant.e.x.s à tendance à accélérer les processus de gentrification déjà à l’oeuvre. Face à ce constat, oublions donc les fausses solutions qui consisteraient à construire du logement étudiant sans considération aucune pour le reste de la population. Les mauvaises conditions de logement ne touchent pas uniquement les étudiant.e.x.s précarisé.e.x.s. En effet, il s’agit d’un fait structurel entretenu par et pour les milieux immobiliers (régies, assurances, banques, fonds de pension), les propriétaires et l’État afin de tirer un maximum de profit sur le dos de la grande majorité de la population.

Pour toutes ces raisons, à une crise qui profite à certains au détriment de touxtes les autres, nous appelons à manifester dans la rue le 23 mars 2024. Pour des conditions de logement dignes pour touxtes, faisons converger nos luttes et porter nos revendications avec les associations de quartier, les collectifs de luttes pour le droit à la ville, les associations de défense des locataires, les collectifs féministes, écologistes, antiracistes, anticarcéraux et touxtes les camarades solidaires de ces luttes.

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