Logement - Squat Manifestation

Appel du MAPC à la manifestation du 23 mars

Une perspective paysanne sur la crise du logement à Genève de la part du MAPC, qui appelle à rejoindre la manifestation du 23 mars.

Genève |

Solidarité avec les collectifs en lutte contre la crise du logement, pour une ville populaire et inclusive !
 
Nous, le MAPC (Mouvement pour une Agriculture Paysanne et Citoyenne), sommes un mouvement de convergence entre l’agriculture paysanne (paysan·ne·x·s et artisan·ne·x·s transformateur·ice·x·s) et les mangeur·eus·x·s. Nous défendons une vision où agriculture et alimentation sont intrinsèquement liées et nous sommes conscients que ces thématiques doivent se penser dans un contexte socio-économique local, comme ici à Genève. Le MAPC apporte son soutien à tous les collectifs / organisations qui prennent au sérieux la crise actuelle du logement, et qui estiment nécessaire de changer la situation. Pour une Genève populaire et diversifiée, il est absolument fondamental de sortir de cette crise du logement et d’offrir un espoir pour touxtes de continuer à vivre ici. 
 
Pour une alimentation adéquate pour touxtes, stop au racket des loyers ! Des logements dignes pour touxtes !

Les dépenses contraintes, les loyers en premiers et l’assurance maladie en second, sont trop grandes. Une baisse radicale de celles-ci sont obligatoires pour changer la situation et offrir des possibilités dignes de logement et d’alimentation adéquate pour touxtes. En moyenne, une personne à Genève dépense 6% de son revenu pour se nourrir, un des taux les plus bas au monde ! Cet état de fait est issus d’un choix politique : produire de la nourriture à moindre coûts, en industrialisant et en “modernisant” l’agriculture. Mais ce choix a des coûts humains et écologiques que nous connaissons. Les classes les plus pauvres sont les premières à en payer le prix : exploitées pour travailler, ce sont elles qui souffrent également le plus de maladies liées à une alimentation dangereuse pour la santé. 

La diminution de la part du budget allouées à l’alimentation est vue par certain·e·x·s comme un progrès un soi. Cela permet à d’autres marchés de s’agrandir, et à la société industrielle et moderne de se développer. Les propriétaires et les promoteurs immobiliers profitent évidemment de cette politique. Car compresser les prix de l’alimentation, c’est aussi permettre à d’autres secteurs du marché de s’enrichir. Nous comprenons alors qu’avoir accès à une nourriture saine et de qualité, produite dans des conditions respectueuses de nos milieux de vie, ne dépends pas que d’un choix individuel et de notre porte-monnaie. Cela s’inscrit dans la nécessité d’une transformation sociale, qui permettra entre autres d’avoir touxtes accès à nos besoins de subsistance : se nourrir, se loger, se soigner. 
 
Pourquoi au sein de l’agriculture paysanne existe-t-il une précarité de logement ?
 
Pour la plupart des personnes qui travaillent dans les structures membres du MAPC, la thématique du logement pousse à une précarité certaine : rappelons que le salariat agricole n’est pas soumis au même salaire minimum que les autres secteurs de l’économie [1]. Il est entre 17.87 chf/h (personnel non qualifié) et 20.77 chf/h (personnel qualifié), contre 24,32chf pour les autres domaines en 2024. Au-delà même de pouvoir accéder à un logement choisi et bien situé géographiquement par rapport à son lieu de travail, quelles possibilités s’offrent aux travailleur·eus·x·s agricoles avec des salaires si bas ? Pas grand chose d’autre que des solutions plus ou moins précaires. Rappelons aussi que, pour la majorité des paysan·ne·x·s, il n’y a pas la possibilité de vivre sur leurs fermes. D’une part car si iels disposent d’un bâtiments, il s’agit d’un hangar agricole et pas d’un logement à proprement parler. D’autre part car la législation agricole ne permet pas d’installer des habitats légers (yourte, caravane, roulotte etc.) sur son lieu de production. De fait, à chaque disparition de ferme, les bâtiments sont séparés des surfaces agricoles par une législation absurde et ne permettent plus de loger les personnes qui travaillent la terre. Au mieux, les ancien·ne·x·s paysan·ne·x·s y passeront leur retraite, au pire des riches propriétaires hors-sol viendront s’y installer et se plaindront bientôt du chant d’un coq ou du moteur d’un tracteur.
 
En plus des revendications portées à l’appel à manifester que nous rejoignons, nous demandons : 
 
· des subventions / aides au logement pour les travailleur·euse·x·e·s agricoles, dont le salaire minimum ne correspond pas aux standards genevois
· une aide des communes agricoles genevoises pour des logements accessibles en location
· une législation qui facilite la possibilité d’installer des habitats légers sur son lieu de production
 
Le MAPC invite la population genevoise à rejoindre cette manifestation !
 
23 mars 2024. 16h. Départ devant la poste du Mont-Blanc.
 

Le comité du MAPC
 
 

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