C’est une évidence : le capitalisme est à la base de la destruction de la nature et de l’exploitation des humains (travailleurexs et paysannexs du monde entier, etc.). En effet, ce sont les entreprises multinationales et les états impérialistes qui, pour étendre leurs marchés et leurs influences, déstabilisent les économies locales, provoquent guerres, destructions et massacres. Or, la plupart de ces entreprises ont leurs sièges en Suisse et dans les pays occidentaux.

En Suisse ou ailleurs, dénonçons le rôle de ces entreprises et attaquons-nous à leurs intérêts.
À bas l’impérialisme et le capitalisme !
Vive la solidarité entre les luttes !

AXA assurance est une de ces entreprises qui finance l’exploitation autour du monde. Elle investit notamment dans le marché de la guerre et soutient le fascisme de l’État turc au Kurdistan et la politique d’apartheid d’Israël en Palestine. En réponse à l’appel à une semaine d’actions de la campagne internationale Rise Up For Rojava contre AXA [1], nous avons laissé un message explicite sur la façade d’un des bureaux d’AXA de Genève.

Cette action s’inscrit dans un contexte global de dénonciations du rôle d’AXA dans l’organisation militaire turque, dans l’armement israélien et dans des projets de construction dans les colonies israéliennes illégales. En Romandie, notamment l’attaque à la peinture d’AXA à Lausanne en juin 2022 [2] ou le récent rassemblement devant un bureau d’AXA à Neuchâtel ce 21 septembre.

Quels sont ces investissements dénoncés en Turquie et Israël et pourquoi ?

**Brève recontextualisation de la révolution du Rojava
Le Rojava (Kurdistan syrien) est une région du Nord de la Syrie à l’origine d’une des plus importantes révolutions de notre temps. Le tristement célèbre traité de Lausanne de 1923 ayant mis fin aux velléités d’indépendance des populations kurdes, celles-ci se retrouvent divisées entre la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran et subissent depuis racisme, colonialisme, assimilations et génocides par les régimes autoritaires de ces États.
La révolution du Rojava, en déclarant autonome toute une région du Nord-Est de la Syrie depuis plus de 10 ans, tente de mettre en pratique un projet de société révolutionnaire commun à toutes les ethnies de la région (Kurdes, Arabes, Arméniennes, Assyriennes et autres plus minoritaires) : le confédéralisme démocratique. Ce projet se base sur trois piliers principaux : la libération des femmes, la démocratie radicale avec comme base la commune et l’écologie à travers notamment l’économie coopérative [3]. Cette vision révolutionnaire de société est une immense source d’espoir et d’inspiration pour tous les peuples du monde qui aspirent à une vie libre.

Une société libre sans cesse menacée

État islamique

Cependant, ce projet révolutionnaire est sans cesse attaqué depuis sa création. Ce sont ses populations qui ont principalement lutté sur le terrain contre l’État islamique (ISIS) lorsque l’organisation a atteint son expansion maximale en 2014-2015. Ce sont ces mêmes populations qui continuent encore aujourd’hui la lutte contre cette forme de fanatisme religieux pour en limiter le risque au niveau régional comme mondial, comme en atteste les combats qui ont succédé l’évasion de centaines de combattants de l’État islamique de la prison de Heseke en février 2022 et qui ont coûté la vie à de nombreux.ses combattant.e.s révolutionnaires.

Fascisme turc

Néanmoins, la menace la plus importante de la révolution du Rojava est menée par l’État fasciste turc et son armée (faisant partie de l’OTAN) qui mènent une politique expansionniste et d’assimilation territoriale. Jusqu’à présent, plusieurs régions du Rojava sur sol syrien ont été envahies, dont celles d’Afrin (2018) et de Serekaniye (2019), en dépit des violations des lois internationales et de la souveraineté territoriale syrienne. En parallèle, la Turquie mène une véritable guerre de l’eau au Rojava en maintenant bas le niveau du fleuve Euphrate, privant ainsi les populations civiles locales d’accès à l’eau et à l’électricité. Ces derniers mois, l’État turc menace de mener une nouvelle offensive d’envergure contre le mouvement révolutionnaire au Rojava.

AXA collabore avec le fascisme d’État turc

Des entreprises européennes s’enrichissent en profitant de la guerre (commerce souvent très rentable), collaborent et soutiennent ainsi directement les exactions commises par certains États. Leurs volontés d’enrichissement surpassent toute forme d’éthique même la plus primitive. C’est la forme la plus brute du capitalisme.
En Turquie justement, AXA est partenaire d’OYAK, le fond de pension de l’armée. Il est l’un des groupes industriels les plus puissants du pays et sa source principale de revenus provient de ses investissements. Ainsi, grâce à OYAK, le secteur militaire détient une importance financière majeure au sein de la société turque. OYAK est également connu pour s’être opposé au versement par AXA d’indemnisations dues à des personnes descendantes de victimes du génocide arménien. Si les indemnités ont finalement été versées, OYAK a néanmoins obtenu que les causes de la mort ne soient pas caractérisées comme génocide.
De par ses investissements financiers dans OYAK, AXA collabore avec le fascisme turc en finançant la guerre contre la révolution du Rojava.

AXA finance l’apartheid israélien et les violations des droits humains en Palestine

AXA investit directement ou détient d’importantes parts de marché d’Equitable holdings (EHQ) qui investit massivement dans des banques israéliennes dont les noms figurent dans la base de données des Nations unies sur les entreprises impliquées dans la colonisation israélienne : Bank Leumi, Israeli Discount Bank et Mizrahi Tefahot Bank. Celles-ci ont des succursales dans les colonies illégales des territoires palestiniens occupés, fournissent des prêts hypothécaires aux colons et des services financiers aux autorités locales des colonies pour des projets de construction. Elles jouent un rôle majeur dans ces derniers en s’assurant de fournir à l’entreprise de construction les principaux services financiers nécessaires jusqu’à l’achèvement du projet. Sans ces banques, de nombreux projets de colonies israéliennes illégales auraient du mal à être mis en œuvre.
De plus, AXA investit indirectement au travers d’Equitable holdings dans la plus grande société d’armement israélienne, Elbit Systems qui a notamment produit les drones Hermes 900 qui ont participé à l’assassinat de 164 enfants palestinien.ne.s en 2014 lors de l’agression de l’armée israélienne sur la bande de Gaza. Elbit Systems profite donc du siège israélien sur Gaza pour tester ses armes et ainsi tuer ou mutiler des Palestinien.ne.s.
AXA soutient donc directement la guerre en Palestine, les violations des droits humains qui y sont associées et l’apartheid israélien au travers de ses colonies illégales.

Tant qu’AXA et d’autres entreprises européennes continueront leurs investissements mortifères, nous continuerons nos attaques !
Vive la solidarité entre les luttes,
Vive la résistance du peuple palestinien et la révolution au Kurdistan,
Palestina Kurdistan, Intifada Serhildan ! [4]