Cette année, le défilé du 1er mai a rassemblé 2’500 personnes dans les rues de Genève. Un bloc révolutionnaire d’environ 300 personnes s’ est élancé de la place Lise-Girardin dans un nuage de fumigène.
Les slogans suivants étaient inscrits sur les banderoles : "À bas la bourgeoisie imperialiste ! De Genève à Gaza" ", "Vive la résistance des peuples" ; ou encore "Métro, boulot, hétéro. Bi, gouines, trans, pédales contre le capital".
Le bloc a crié des slogans de soutien au peuple palestinien qui subit la guerre et la dévastation terrible de son territoire depuis maintenant 7 mois. "De Gaza à Jénine, Israël assassine". Il faut un cessez-le-feu, mais aussi une Palestine libre !
Un discours a dénoncé le rôle de la Suisse dans la guerre en cours à Gaza. Depuis janvier, les parlementaires suisses issus des partis de droite (PLR, UDC et Centre) bloquent le versement des subventions à l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugié-es palestinien-nes. Or, c’est la seule institution qui permettra un jour le droit au retour. Tout démantèlement de l’UNRWA dans le contexte actuel fait le jeu des colons israéliens.
Plus loin sur le parcours, la lutte internationaliste a été au coeur de l’intervention commune des collectifs Geneva with Palestine et Serhildan. La lutte des peuples kurde et palestinien partagent de nombreux points communs, et il ne faut pas oublier que la Turquie n’a jamais cessé sa guerre contre les positions kurdes et se prépare même à une intervention militaire dans le nord de l’Irak.
Dans les rues basses, le collectif Silure a dénoncé le rôle du lobby immobilier dans la crise du logement. Le logement est le terrain d’une nouvelle lutte de classe. Au niveau national, les protections des locataires sont attaquées pour faciliter les expulsions de locataire et les augmentations de loyer. Il faut y résister comme lors de la manif contre la spéculation immobilière du 23 mars dernier !
Avec la crise du logement, on voit pulluler les marchands de sommeil qui profitent de la situation sans-papiers pour leur extorquer des loyers exorbitants. On se rappelle bien sûr la sordide affaire du 8, rue Royaume, cet immeuble où un incendie s’était déclaré en 2021, et pour lequel aucun des sans-papiers qui y résidait n’a été relogé ! La société propriétaire Burval SA n’a toujours rien payé à ces personnes. Il y a quelques jours, la presse révélait que l’Hospice général faisait affaire avec cette même société dans la location d’un immeuble au 8, rue de l’Aubépine. Les spéculateurs continuent leur sale travail avec le soutien d’une institution parapublique !
Cette année marquait les dix ans de l’organisation du premier bloc révolutionnaire dans le cortège du 1er mai de 2014 à Genève. La journée des travailleuses et des travailleurs est une journée de lutte sociale, le moment où les luttes se rencontrent dans toute leur diversité, et certainement pas la « fête du travail » !
À l’année prochaine ! C’est parti pour une décennie de plus !
Aucune arrestation ni contrôle préventif n’est à déplorer.
