Alors que les habitant.es vivent déjà sans électricité et sans chauffage depuis plusieurs semaines, la SCHL, qui possède le bâtiment, s’obstine à vouloir mettre à la rue environ 80 personnes, dont une quinzaines de mineur.es scolarisé.es, plusieurs enfants en bas-âge, des personnes âgées, ainsi que des personnes gravement atteintes dans leur santé.
Si cette expulsion devait avoir lieu, les conséquences seraient immanquablement catastrophiques, notamment pour les enfants. De toute évidence, les hébergements d’urgence ne sont résolument pas un environnement adapté pour elleux. Cette situation aurait un effet délétère sur leur santé. En effet, le 29.04.2024, deux médecins de Médecins action santé migrants avaient écrit une lettre au syndic PS Grégoire Junod dans lequel ils déclaraient : « [En cas d’expulsion,] l’éclatement de l’intimité de l’habitation de la famille, les conditions de logement, les heures d’ouverture qui imposeraient alors d’errer dans la cité jusqu’au début de la nuit, l’impossibilité d’être en quiétude même minimale pour faire ses leçons et répéter son travail scolaire sont des facteurs clairement pathogènes pour le psychisme en formation d’un enfant ». La municipalité, en particulier la municipale PS en charge de la cohésion sociale Émilie Moeschler, ne peut donc pas ignorer cet état de fait, et, en cas d’expulsion, porterait une responsabilité énorme dans la mise en danger de la santé des habitant.es, et en particulier des enfants.
C’est pourquoi nous appelons au rassemblement le 04.06.2024 à 8h30 devant le tribunal de Montbenon en solidarité avec les habitant.es, et leur réaffirmons notre soutien inconditionnel dans leur combat légitime. Nous exhortons la SCHL à laisser les habitant.es vivre à la Borde 47 au moins jusqu’à la fin du mois de juin, afin que les mineur.es scolarisé.es puissent tout au moins terminer leur année scolaire. Nous revendiquons en outre la mise en place par la ville d’un projet d’hébergement alternatif à long terme, ainsi que, dans l’immédiat, la mise en place d’une solution adaptée pour toutes les familles de la Borde. Tous les travaux récents menés sur la politique de lutte contre le sans-abrisme insistent sur la nécessité de proposer des solutions spécifiques aux différentes situations qui mènent au sans-abrisme. Nous attirons l’attention de la municipalité sur l’exemple du village de transition qui a remplacé le bidonville de Celleneuve, en France, un exemple prometteur de modèle de réinsertion adapté aux populations Roms.
Quelle que soit l’issue de cette audience, nous continuerons à nous battre aux côtés des habitant.es, jusqu’à ce que la ville de Lausanne prenne ses responsabilités et respecte leur droit constitutionnel à un logement digne (art.33 - Constitution du Canton de Vaud).
Les Jeunes POP Vaud, le POP Vaud, SolidaritéS, le Sleep-in, le Collectif 43m2, Contre-Attaque & Autonomie