Attention : gentrification en cours aux Augustins !
Vous remarquez sûrement, comme nous, les changements qui ont lieu dans ce quartier. Vous remarquez l’ouverture de petites boutiques, de cafés branchés, de studios de yoga. Le quartier est en cours de gentrification : c’est-à-dire de transformation d’un quartier populaire en quartier pour les classes supérieures. Les commerces locaux changent, les personnes qui fréquentent le quartier aussi, les loyers augmentent, et des personnes plus riches et privilégiées chassent de leur quartier les habitantexs historiques.
Comme ailleurs à Genève (Pâquis, Charmilles, Jonction...), nous avons remarqué ce processus aux Augustins : il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Votre quartier vous appartient ! Ne vous laissez pas chasser par les promoteurs immobiliers !
Étape 1 : des nouveaux venus aux poches bien remplies
Les nouveaux espaces qu’on mentionne ci-dessus, inaccessibles à beaucoup d’habitantexs du quartier notamment par leurs prix, s’accompagnent de la venue d’un nouveau type de personnes aux Augustins. Il s’agit de personnes disposant de plus de moyens financiers que la population actuelle du lieu. Ils font tourner les nouveaux lieux branchés (et exclusivement ceux-ci), y amènent leurs collègues et amis.
La présence d’étudiantexs fait aussi un peu partie de ça : même si iels ne sont souvent pas les plus riches, leur présence participe à rendre un quartier “cool” et “branché”, ce qui peut amener des propriétaires à vouloir y ouvrir des espaces destinés à d’autres personnes que les résidentexs locales. Ça fait partie du mécanisme de gentrification.
Étape 2 : 6 francs le café ?
Alors, le quartier continue à changer : certains bistrots ou magasins de tabacs ferment, sont rachetés et remplacés par d’autres espaces plus huppés. Se poser en terrasse boire un café, faire ses courses, acheter un en-cas pour midi : tout devient plus cher pour vous, et tout vous chasse de votre quartier.
Par ailleurs, certaines choses a priori très positives, comme la piétonisation prévue de la rue de Carouge, qui offrira des espaces verts, de fraîcheur, de repos et de sociabilisation, mènent à l’amélioration des conditions de vie du quartier. C’est super pour les résidentexs ! Mais ça veut aussi dire qu’à leur départ ou dès que possible, c’est un prétexte parfait pour faire grimper les loyers, et les régies ne s’en priveront pas. Pour faire face à ça, il faut avoir conscience de ces mécanismes, et s’organiser collectivement.
C’est les habitantexs qui devraient bénéficier des améliorations du quartier, pas les riches propriétaires !
Étape 3 : après les commerces, les logements
Petit à petit, les prix des loyers vont donc devenir de plus en plus chers, et ce seront les résidentexs actuellexs qui seront forcéexs de partir et de quitter leur quartier. En effet, rien de plus rentable pour les propriétaires immobiliers (souvent des compagnies d’assurances ou des propriétaires privés) et les régies qu’un quartier plus branché, plus à la mode, dans lequel plus de personnes veulent être et habiter : dès qu’unex locataire part, il est temps d’entreprendre des rénovations minimes (ou de ne pas même pas le faire) et d’imposer un nouveau loyer, beaucoup plus haut (que peu de personnes contestent, même si c’est absolument leur droit).
La place des Augustins
Parfois, les habitantexs d’un immeuble entier sont forcéexs de partir, pour que celui-ci puisse être détruit, puis qu’une nouvelle construction, avec des appartements plus luxueux, destinés à des personnes plus riches, puissent être construite. C’est ce qui se passe actuellement, pas dans un immeuble mais dans trois, au 11, 15 et 17 place des Augustins. L’immeuble devrait être détruit en 2025. Les locatairexs sont contraintexs de partir, sans qu’on leur offre de possibilité de relogement. Des baux de plus en plus précaires et à durée limitée sont conclus en attendant : les propriétaires et les régies se font de l’argent sur le dos de personnes ayant désespérément besoin d’un logement.
Dans ces immeubles, ce sont des familles, des personnes âgées, parfois à mobilité réduite, des personnes non-suisses, des jeunes qui habitent. Ces personnes vivent dans ce quartier et devraient avoir le droit d’y rester !
Vous souhaitez vous mobiliser contre la gentrification de votre quartier ?
Vous souhaitez vous organiser pour aider les habitantexs de l’immeuble de la place des Augustins ?
Rencontrons-nous et organisons-nous ! Votre quartier est à vous, pas à de riches compagnies ou à des régies qui s’en servent pour spéculer et se faire du fric ! À samedi,
Coordination Ripostes urbaines